Les Trophées des Bêtes Noires de la pub, organisés par Animal Cross, ont connu leur première édition – et malheureusement pas leur dernière – le 24 juin 2016 à Paris. Leur but est de dénoncer l’écart effarant entre certaines publicités encourageant à consommer des produits animaux et la réalité vécue par ces mêmes animaux : conditions de vie épouvantables suivies d’une mise à mort effroyable. Les pires publicités ont été retenues par les internautes lors d’un vote en ligne qui a eu lieu du 10 mai au 10 juin 2016 sur le site http://betesnoiresdelapub.com. Près de 36000 votes ont été comptabilisés.

Plusieurs associations de protection animale, dont le CRAC Europe, ont été partenaires de ces Trophées. On en trouvera la liste sur le site officiel des Bêtes Noires de la pub. Les prix ont été remis en tandem par des représentants d’association et des humoristes. Ces derniers étaient Willy Rovelli, Anne-Sophie La Bajon, Christine Berrou, Sony Chan, Jérôme Daran, Giédré, Raphaël Mezzrahi, Guillaume Pot et Marion Séclin.

Les Trophées ont été décernés à six publicités réparties en six catégories : mauvais goût, packagings trompeurs, alibi santé, victime consentante, illusion de l’élevage heureux, animal effacé. L’animation de la cérémonie a été assurée avec brio par l’humoriste Christine Berrou et le journaliste Guillaume Pot.

Prix du mauvais goût : Charal. Remis par Brigitte Gothière (L214)
Prix du packaging trompeur : le jambon de Brocéliande. Remis par Dominique Supont (SPA)
Prix de la victime consentante : Quick. Remis par Muriel Arnal (One Voice)
Prix de l’illusion de l’élevage heureux : Lou Pérac. Remis par Frédéric Freund (OABA)
Prix de l’animal effacé : le foie-gras. Remis par Roger Lahana (CRAC Europe)
Prix de l’alibi santé : les produits laitiers. Remis par Axelle (je suis une pub spéciste)

Comme le soulignent les organisateurs de cette initiative, la publicité montre le plus souvent les animaux dans un cadre idyllique, heureux et satisfaits de fournir leur chair, leur lait ou leurs oeufs. Ces représentations, très éloignées de la préoccupation exprimée par les consommateurs pour les animaux, n’ont aucun lien avec ce que la majorité d’entre eux endurent dans les élevages et les abattoirs. Pour soulager la conscience du consommateur, les producteurs et publicitaires font en sorte de lui cacher que ce qui se trouve dans son assiette est un animal qui a souffert et qui a été tué, puis découpé en morceaux.

Rien de tout cela n’apparaît dans les publicités, bien sûr : les animaux concernés semblent nager dans le bonheur et se réjouir de voir leur futur cadavre débité en tranches. La publicité vient renforcer cette idée qu’il est normal, naturel et nécessaire de consommer les produits issus de l’exploitation animale, et qu’il est bon d’en consommer toujours plus. Elle cautionne le système d’exploitation et de domination sans limite des animaux d’élevage.

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Les trophées, des pipeaux gravés avec le logo des Bêtes noires, ont été envoyés en recommandé aux “gagnants”. La seconde édition se tiendra l’an prochain dans un grand théâtre parisien en soirée.

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