Sale temps pour les taureaux !

Alors que nous avions déclaré une manifestation sur le parvis des arènes, le lieu de notre rassemblement fut contesté par la mairie et la préfecture, prétextant l’état d’urgence du pays.

« À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », avait annoncé Franck Proust (député européen et premier adjoint au maire de Nîmes).
Un espace hermétique, partant de la rue du Général-Perrier, descendant le Victor-Hugo jusqu’à la gare de Nîmes et intégrant au passage toutes les rues piétonnes de l’écusson ainsi qu’une partie de la rue de la République, jusqu’à la place Montcalm, le rend infranchissable. Sauf pour les aficionados qui vont aux arènes, évidemment… 
Un double barriérage mis en place, une ville fortifiée !

Étant donné qu’il était hors de question d’annuler notre manifestation, la préfecture nous a donc convoqués, Didier Bonnet et moi-même, afin de définir un autre lieu.
Finalement, après plus d’une heure de négociations, nous avons opté pour les jardins de la Fontaine, haut lieu symbolique.

Vendredi 16 septembre, c’est donc à partir de 15 h 30 que nous commençons à nous installer sur le parvis de la grande entrée principale des jardins.
Temps maussade le matin, avec des pluies diluviennes et une alerte orange pour risque d’inondation, et peu de militants mobilisés, surtout un vendredi, mais, là aussi, pas question d’annuler.

C’est aussi le premier jour de la feria des Vendanges. Avec une novillada à 17 h 30 qui ouvre les macabres « festivités », nous nous devions d’être présents, même à une vingtaine de personnes…

16 heures, tout est en place — visuels, sono, fausses banderilles et draps tachés de sang, une militante mime le taureau agonisant au sol tandis que les autres tractent.
Des prises de parole au micro grâce à la sono et une interview de Jean-Pierre Garrigues diffusée via You Tube à l’occasion de la prémanif d’Alès en 2013, tout ceci rythmé en musique.
Nous abordons divers sujets d’actualité, comme l’ONU qui recommande à la France l’interdiction de l’accès des mineurs aux arènes, la corrida radiée du PCI (patrimoine culturel immatériel de la France), le scandale des écoles taurines, les finances et le déclin de la corrida, du désintéressement qu’elle suscite, et enfin les sept propositions de loi déposées à l’Assemblée nationale et qui ne sont toujours pas à l’ordre du jour…

Bilan très positif de cette action, avec des réactions surprenantes de la part des Nîmois (déjà observées lors de notre tenue de stand sur le marché), qui pour beaucoup nous soutiennent et qui souhaitent que leur ville soit aujourd’hui assimilée à autre chose que la tauromachie espagnole.

Bilan moins positif de cette feria, quand on sait que 100 policiers municipaux et 300 policiers nationaux sont mobilisés pendant trois jours.
Ainsi que plusieurs compagnies de CRS qui pourraient venir épauler ces effectifs.

L’addition est de 50 000 € à 100 000 € de plus dans le budget de la feria (Objectif Gard, 03/09/2016). Olé ! Les contribuables apprécieront…

Un grand merci à nos fidèles militants, toujours présents sur le terrain.

Elsa Strasser
Secrétaire nationale et déléguée du Gard pour le CRAC Europe

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