LYON, 28 JANVIER 2017

Préambule

Accueil des adhérents, vérification des procurations, remise de cartons de votes, élection d’un président et d’un secrétaire de séance. Comptage de l’ensemble des votants, procurations comprises. Présentation des responsables présents.

Hommage à Irène Noël.

33 adhérents sont présents. Début de réunion : 15 heures

Président de séance : Jean-Pierre Garrigues – Secrétaire : Elsa Strasser

Le président et la secrétaire de séance ont été élus à l’unanimité.

Les membres du conseil d’administration présents

  • Jean-Pierre Garrigues (président)
  • Luce Lapin (vice-présidente)
  • Elsa Strasser (secrétaire nationale)
  • Didier Bonnet (trésorier et porte-parole)

Les délégués du CRAC Europe présents :

Christine Valusso, Carole Saldain, Anne Caron, Michèle Clément, Dorothée Aillerie, Fleur Allaud, Laurent Miolane

Excusés

Marianne Pastre, Cédric Mouysset, Bernard Brignat, Cathy Martinez


Hommage à Irène Noel, notre « Dame de Haute-Savoie », ex-déléguée du CRAC Europe, qui a succombé à une double pneumonie.

Retour sur les démissions brutales de quatre des membres de l’ancien CA au mois d’août 2016, et par conséquent sur la réorganisation et le travail qu’il a fallu accomplir concernant les dossiers en cours. Embauche d’une personne en contrat aidé, chargée de s’occuper des adhésions et de la boutique du CRAC Europe.

Rapport d’activité pour l’année 2016

Les actions fortes

13 janvier : l’office de tourisme d’Arles supprime enfin de son site l’inscription de la corrida au PCI (patrimoine culturel immatériel).

14 et 15 janvier : procès des lyncheurs de Rodilhan à Nîmes, après plus de quatre années d’attente, dues à des « blocages » en tous genres (pressions politiques) et autres « petits arrangements entre amis », durant lesquelles nous n’avons rien lâché, tant par notre présence physique sur le terrain que sur les réseaux sociaux, par le biais de cyberactions où nous interpellions systématiquement les autorités.

Le 14 avril, la sentence tombe : 17 aficionados sont condamnés dont certains écopent de peines de prison ferme.
Il était temps que justice soit faite ! Rappelons-le, les abolitionnistes sont pacifiques. La violence et la barbarie sont du côté des tortionnaires : les aficionados !

22 février : deux militants abolitionnistes devant le tribunal de Dax.

Filmer des aficionados allant voir une corrida avec leurs enfants est-il légal ? C’est toute la question.

Maître Hélène Thouy, brillante avocate, mandatée par le CRAC Europe, défendait les deux militants filmant la scène de deux enfants accompagnant leurs parents qui se rendaient à une corrida. Elle a obtenu gain de cause pour la militante filmant simplement la scène.

Quant à l’autre militant, il a été condamné à une amende pour le montage à partir de l’une des images de la vidéo où le visage de l’enfant était reconnaissable.

Jean-Pierre Garrigues rappelle que le CRAC Europe défend sur demande écrite tout militant qui souhaite être défendu, dans une juste mesure, notamment les cas de violence qui sont bien sûr exclus de cette proposition.

26 et 27 mai 2016 : Sommet international antitauromachie à Paris

Depuis 2007, et ça a commencé au Portugal, le Réseau international antitauromachie (RIA) tient tous les ans un sommet.

En 2016, ce sommet, organisé par le CRAC Europe, eut lieu à Paris. C’est ainsi que la journée du 26 mai permis aux députées Laurence Abeille et Geneviève Gaillard de rencontrer d’autres abolitionnistes venus de différents pays, afin de se faire une idée de la dynamique abolitionniste et de son ampleur.

Les sujets abordés et axes majeurs furent les subventions et la question de l’enfance.

Mesdames Abeille et Gaillard pensent que l’axe le plus prometteur serait l’interdiction des arènes aux mineurs. Pour cela, la démultiplication des actions de terrain et d’information auprès du grand public reste un soutien indispensable.

La journée du 27 mai était réservée au premier congrès européen des vétérinaires anticorrida. L’objectif étant de remettre en question la tauromachie dans le but principal de faire comprendre aux citoyens l’anachronisme de l’existence d’une telle pratique au xxie siècle. Que des vétérinaires du Portugal, d’Espagne ou de France, censés soulager la souffrance des animaux et les soigner, cautionnent la torture tauromachique est une véritable honte ! Il est donc nécessaire de créer un manifeste commun pour les vétérinaires abolitionnistes. Ce fut l’objectif de cette première réunion sous l’égide du CRAC Europe.

Le Collectif des Vétérinaires pour l’Abolition de la Corrida (COVAC) et l’Association des Vétérinaires pour l’Abolition de la Tauromachie et de la Maltraitance Animale (Asociación de Veterinarios Abolicionistas de la Tauromaquia y del Maltrato Animal, AVATMA) sont en complet accord, et réfutent énergiquement les études qui prétendent démontrer que le taureau ne souffre pas, en vertu d’une prétendue adaptation de l’animal à ce type de spectacle.

Rappelons que nous avons actuellement plus de 2 200 vétérinaires abolitionnistes.

2 juin 2016 : colloque AnimalPolitique

Le colloque AnimalPolitique a été organisé à Paris le 2 juin par Lucille Peget, à l’initiative de Laurence Abeille et Geneviève Gaillard. À cette époque se construisait déjà un mouvement comptant 17 associations, dont le CRAC Europe.

7 juillet 2016 : Parlement européen

Un de nos signataires est nommé vice-président de l’Eurogroup for Animals (Intergroupe sur la protection et la conservation des animaux).

Pascal Durand, député européen, groupe Verts, ALE (Alliance Libre Européenne), y porte « le respect de toutes les formes du vivant » car « il n’y a pas de solidarité humaine sans solidarité avec l’animal ». Il travaille en collaboration avec la Fondation Brigitte Bardot et le CIWF (Compassion In World Farming). Un travail colossal qui porte ses fruits !

23 juillet : Mont-de-Marsan

Rama Yade avait fait le déplacement pour rejoindre le millier de manifestants. Elle a été accueillie par Thierry Hély, président de la FLAC (Fédération des luttes pour l’abolition des corridas). Ce fut une première dans cette ville. Malgré des négociations très difficiles avec les autorités, nous étions à plus de 500 mètres des arènes, et le gazage fut systématique.

Merci aux différents partenaires (FLAC, SPA, Fondation 30 millions d’amis, Convention Vie et Nature pour une écologie radicale, Fondation Assistance aux Animaux, Fondation Brigitte Bardot…), ainsi qu’à de très nombreux particuliers.

27 juillet : la corrida est radiée du patrimoine culturel immatériel de la France. Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de notre pays, a confirmé ce qui avait déjà été annoncé l’an dernier, le 1er juin 2015, par la cour administrative d’appel de Paris : « La décision d’inscription de la corrida à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France (PCI) doit être regardée comme ayant été abrogée. »

En prime, l’ONCT et L’UVTF doivent 3 000 euros à Droits des animaux et au CRAC Europe. Nos huissiers sont à l’œuvre !

Il se trouve que la reconnaissance de la corrida au PCI avait permis, dès 2011, de détourner de l’argent public sous forme de TVA à taux réduit. Ce fut le cas de Simon Casas à Nîmes. David Joly avait fait un travail remarquable, démontrant le détournement de plus de 2 millions d’euros pour la Ville de Nîmes uniquement ! Sans le PCI et ses manœuvres de fraude fiscale, les organisateurs des corridas de Nîmes, Béziers et Arles auraient déjà déposé leur bilan…

2 août : Basta corrida Veg Tour 2016

Le cycliste italien végane Paolo Barbon a organisé à nouveau, avec ses amis de Bike for Animals, un circuit à vélo de 2 700 km de Turin (Italie) jusqu’à l’Espagne (Tordesillas) en passant par le sud de la France. Le 2 août, nous les avons accueillis à Alès avec une bouteille de Prosecco, puis sur l’étape de Nîmes et Montpellier les 3 et 4 août.

16 octobre : Rodilhan, village fortifié

Une fois de plus, le village était coupé du monde. Une fois de plus, les centaines de militants (300 manifestants) ont été systématiquement gazés de manière abusive. Et, une fois de plus, les limites imposées par l’État n’ont pas été respectées, prétextant l’état d’urgence.

15 novembre : naissance d’un Parti animaliste en France

Héléna Besnard, Nathalie Dehan, Isabelle Dudouet-Bercegeay, Hélène Thouy, Samuel Airaud et Melvin Josse sont les six membres fondateurs de ce nouveau parti. Leur objectif : ne parler que d’animaux et de protection animale, rien d’autres.

Longue vie au Parti animaliste, à qui nous souhaitons beaucoup de succès !

22 novembre : AnimalPolitique

Le CRAC Europe est partenaire, aux côtés de 25 autres associations spécialistes ou généralistes. Après un travail de coordination et de réflexion lancé par les députées Geneviève Gaillard et Laurence Abeille, ce manifeste, qui porte 30 propositions, a vu le jour.

Objectif : dans un premier temps, faire signer les candidats à la présidentielle, puis les candidats aux législatives.

Des personnalités se sont jointes au mouvement : Matthieu Ricard (porte-parole du dalaï-lama), Samaha (chanteuse du groupe Shaka Ponk), l’actrice Hélène de Fougerolles, la créatrice styliste Lolita Lempicka, les journalistes Allain Bougrain Dubourg et Franz-Olivier Giesbert.

Décembre : 95 % des Fréjussiens sont contre le retour des corridas à Fréjus.

C’est Sylvie Germain, ancienne déléguée du CRAC Europe, qui est à l’initiative de ce formidable projet validé par un contrôle d’huissier de justice.

Sur 5 050, 4 785 ont répondu « NON » quant au retour des corridas à Fréjus. Le rapport est sans appel : 94,7 % de Fréjussiens refusent le retour de la barbarie dans leur ville.

2012-2017 : cinq ans de lobbying et sept propositions de loi pour l’abolition.

Depuis cinq ans, c’est un travail colossal qui a été effectué par l’ensemble des militants.

En 2013 et 2016, cinq propositions de loi pour l’abolition de la corrida (abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521-1 du Code pénal) ont été déposées par mesdames Gaillard et Abeille ainsi que messieurs Meslot, Giraud et Zumkeller.

En 2015, deux autres propositions de loi ont été également déposées. Leur objet était de fixer l’interdiction de l’entrée des arènes aux mineurs de moins de 14 ou 16 ans.

C’est sur ce point que nous devrons travailler au cours des prochaines législatives.

Février 2014 à janvier 2016 : le Comité des droits de l’enfants (CRC) se prononce contre l’entraînement et la participation des mineurs à la tauromachie. Leur présence en tant que spectateurs est également déconseillée.

Le CRC (Committee on the Rights of the Child) est l’organe officiellement chargé de vérifier l’application de la CIDE (Convention internationale des droits de l’enfant). Le terme « enfant » y désigne les mineurs.

Février 2014, au Portugal, le CRC s’était prononcé contre l’entraînement et la participation des mineurs à la tauromachie ainsi qu’en tant que spectateurs. Février 2015, c’est au tour de la Colombie et en juin 2015 celui du Mexique.

C’est au terme de sa 71e session de janvier 2016 que le CRC a rendu des conclusions semblables concernant le Pérou et la France.

Ses conclusions à propos de la France, dans la section « Violence envers les enfants », sont les suivantes : « Le Comité est également préoccupé par le bien-être physique et mental, et le développement des enfants exposés à la violence, y compris dans certaines manifestations comme la corrida. »

Le Comité des droits de l’enfant est donc cohérent dans ses conclusions puisque, depuis 2014, sur les huit pays de la planète pratiquant la corrida, le Comité a expressément demandé à cinq d’entre eux de tenir les enfants à l’écart.

2014 à 2016 : le CRAC Europe attaque juridiquement l’activité des écoles de tauromachie.

Dès 2014, le choix a été fait d’attaquer les préfets de trois départements du sud de la France : le Gard, l’Hérault et les Bouches-du-Rhône. Ces trois départements correspondent aux quatre écoles de tauromachie (deux à Nîmes, une à Béziers, une à Arles).

Objectif : exclure les mineurs de ces écoles de la violence sous couvert de la protection de l’enfance.

Nous avons, sans surprise, été débouté en première instance à Nîmes et Montpellier. L’affaire au tribunal administratif de Marseille est en cours.

Nous préparons déjà notre appel.

Les autres actions en justice

Nous avons plus d’une vingtaine d’actions en justice. Soit pour attaquer, soit pour nous défendre. La moitié de ces procédures sont des actions pour défendre nos militants.

Les autres actions de terrain

Stands : plusieurs dizaines de stands se sont tenus dans divers départements. C’est l’occasion d’informer et de sensibiliser la population française mais aussi étrangère sur la réalité de la corrida. Il en ressort que pour la majorité des personnes il n’y a plus de corridas en France, ou alors sans mise à mort (Nîmes, Arles, Nice, Antibes, Bordeaux, Grenoble, Guéret, Quiévrain…).

Vide-greniers : c’est une nouvelle méthode pour récupérer des fonds.

Tractages : Les opérations de tractages et signatures de pétition du CRAC Europe se sont développées partout cette année sur les marchés locaux hebdomadaires du sud de la France, mais aussi dans des grandes villes comme Paris, Lyon, Tours…

Manifestations : Vauvert : le 20 mars, Mugron le 28 mars, Vergèze le 10 avril, Mont-de-Marsan le 23 juillet, Fréjus le 10 août, Carcassonne les 25 et 26 août, à l’initiative du CAAC (Comité audois pour l’abolition de la corrida), Bayonne le 3 septembre (Collectif Euskal Herria Bayonne Anticorrida), Arles le 10 septembre…

Merci à tous les délégués et déléguées qui animent et font vivre cette opposition indispensable !

Happening : ils se sont multipliés et ont un impact visuel.

Nîmes, le 15 mai 2016 en pleine feria de Pentecôte : Dying Happening avec tractage, sur un rond-point stratégique situé à l’entrée de la ville.

Tours, le 14 mai : happening contre la corrida organisée par L214 et Info Vegan avec la participation active du CRAC Europe.

Montpellier, le 21 mai : happening contre la corrida organisé par FUDA, avec le soutien de Droit des Animaux Sud et le CRAC Europe.

Nîmes, le 16 septembre en pleine feria des vendanges : happening et tractage au Jardins de la Fontaine.

Sites et réseaux sociaux

Facebook : La page du CRAC Europe compte aujourd’hui 16 286 abonnés et 17 289 mentions « j’aime », ces chiffres ne cessent d’augmenter. Cette page est un outil essentiel pour la diffusion d’informations officielles de l’association et de la lutte anticorrida en Europe, mais aussi dans le monde. Elle référencie le calendrier de toutes les actions anticorrida et des autres événements liés à la cause animale. Elle permet aussi la création d’événements rassembleurs et officiels pour nos délégués.

Twitter : notre compte réunit près de 4 453 « followers » (abonnés) à ce jour, et le chiffre ne fait que progresser.

La lettre d’information mensuelle numérique permet d’informer les adhérents et sympathisants de notre actualité, notamment ceux qui ne vont pas sur les réseaux sociaux.

Cyberactions : c’est un moyen de pression extraordinaire, et nous obtenons pour la plupart de celles-ci de bons résultats.

Du 25/01 au 01/03 : cyberaction contre la becerrada de Saint-Étienne du Grès.

Le 07 juillet : cyberaction contre la vente de billets pour la corrida de Beaucaire. Après avoir découvert que Carrefour Spectacles vendaient des billets pour la novillada de Beaucaire, le CRAC Europe a ouvert une cyberaction afin de s’y opposer. Nous nous sommes rendu compte que Carrefour et la FNAC n’étaient que de simples revendeurs pour une société, plateforme de ces ventes en ligne : France Billet. Nous avons donc élargi la cyberaction à la FNAC et à France Billet.

Du 30/06 au 13/07 : cyberaction contre la novillada d’Eyguières.

Du 30/06 au 12/07 : cyberaction contre la corrida de rejón et la novillada à Méjanes.

Le 29 novembre : cyberaction contre l’école primaire Marie-Soboul à Nîmes.

« Non aux sorties pédagogiques dans les écoles liées à la corrida » (visites répétées, avec des ateliers « créatifs » au musée des Cultures taurines durant le temps scolaire).

Cyberaction PERMANENTE pour la protection de l’enfance contre le concept « Happycionado » ouverte depuis le 18 octobre 2015 et régulièrement mise à jour.

VOTES (total 245 voix, procurations comprises)

  • Pour l’ensemble du bilan d’activité : validé à l’unanimité (245 voix)
  • Bilan financier 2016 du CRAC Europe : (voir ci-dessous) validé à la majorité (243 voix) – 2 : contre

Élection des membres du conseil d’administration

  • Didier Bonnet (trésorier et porte-parole) : 2 abstentions, 0 contre, 243 pour – Élu à la majorité
  • Elsa Strasser (secrétaire nationale) : 0 abstention, 0 contre, 245 pour – Élue à l’unanimité
  • Luce Lapin (vice-présidente) : 0 abstention, 0 contre, 245 pour – Elue à l’unanimité
  • Jean-Pierre Garrigues (président) 0 abstention, 0 contre, 245 pour – Élu à l’unanimité

Élection des membres du bureau

  • En conseil restreint, les membres du CA ont décidé de conserver chacun leur poste au sein du bureau.

Projets 2017

  • Actions de terrain
  • Penser à de nouvelles actions médiatiques
  • Actions juridiques
  • Un débat sur la corrida dans l’hémicycle

Fin de l’assemblée générale : 18 h 15

Elsa Strasser
Secrétaire nationale, déléguée du Gard pour le CRAC Europe

 

 

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