La Cour administrative d’appel de Toulouse vient de trancher : la tauromachie espagnole avec mise à mort n’a pas droit de cité à Pérols. Une décision historique qui marque une étape décisive pour la cause animale et pour toutes celles et ceux qui refusent la barbarie.

Pérols dit non au retour du sang dans ses arènes

 

Depuis plusieurs années, le CRAC Europe, rejoint ensuite sur le partie administrative par l’Alliance Anticorrida, se battait sur le terrain et devant les tribunaux pour empêcher la municipalité de relancer la corrida sanglante dans une ville où seule la tradition camarguaise (courses de taureaux, lâchers dans les rues) a une légitimité historique.

En mai 2023, une novillada avait déjà été suspendue en urgence par le tribunal administratif de Montpellier. L’année suivante, en juin 2024, les juges annulaient la délibération municipale autorisant la reprise des corridas avec mise à mort. La mairie avait fait appel : elle vient de perdre de nouveau.

La Cour administrative d’appel est claire : Pérols ne peut pas se réclamer d’une « pratique locale ininterrompue ». Sans tradition locale reconnue, aucune dérogation n’est possible à l’article 521-1 du Code pénal, qui qualifie la corrida d’acte de cruauté puni de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende.

Une jurisprudence qui change la donne

Cette décision dépasse largement le cas de Pérols. Désormais, aucune commune située en dehors d’une zone de tradition de corrida reconnue et surtout très localisée ne pourra prendre l’initiative d’organiser des corridas si elle n’en faisait pas avant. Les aficionados perdent ainsi tout espoir d’« étendre » leur pratique à de nouveaux territoires.

Concrètement, le périmètre de la corrida se réduit à 55 villes et villages, et non plus à l’ensemble de 9 départements comme les taurins le prétendaient jusqu’ici. Un coup dur pour ceux qui rêvaient d’imposer leur folklore sanglant ailleurs. La cruelle corrida ce n’est plus le Sud, mais “seulement” 55 ilots de torture. Ce chiffre ne pouvant désormais que continuer à baisser.

Une victoire pour les animaux, une victoire citoyenne

Au-delà du juridique, c’est un message fort envoyé à la société : la cruauté ne peut pas s’inventer une tradition. À Pérols, le retour surprise des corridas avait suscité l’indignation d’une grande partie de la population.

Le CRAC Europe et l’Alliance Anticorrida sortent victorieux de ce bras de fer. La mairie devra d’ailleurs payer à nouveau 1 500 € à chacune des associations pour couvrir les frais de justice.

Cette victoire prouve que l’action citoyenne et associative fonctionne : ensemble, nous pouvons mettre fin à la barbarie.

CV

Edit: Le maire de Pérols à fait savoir au Midi Libre le jour même que la procédure s’arrêterait là, et que la commune ne porterait pas le dossier devant le Conseil d’État. (source: “Un gros revers pour les aficionados” : la corrida interdite à Pérols par la Cour administrative de Toulouse – midilibre.fr )

Cyril Vaucelle président du CRAC Europe devant le taureau de Pérols

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