L’aveu d’un système qui renonce à sa propre “éthique”
Corrida : pour “raisons sanitaires”, tous les taureaux seront tués
L’aveu d’un aficionado qui renonce à sa propre “éthique”
Un article de La Provence daté du 29 octobre annonce qu’en raison des restrictions sanitaires liées à la dermatose nodulaire contagieuse des bovins, aucun taureau ne pourra être gracié (indulto) lors de la prochaine corrida organisée par le ganadero Robert Margé.
“Pour des raisons de sécurité sanitaire, tous les taureaux seront mis à mort.”
Une phrase simple, terrible, qui réduit à néant tout le discours des aficionados sur le “respect” et la “bravoure” du taureau.
L’indulto : mythe de compassion dans un monde de sang
Dans la mythologie taurine, l’indulto est présenté comme le sommet de la morale taurine : un taureau exceptionnel peut être “gracié” et retourner vivre à l’élevage comme reproducteur.
C’est, pour les amateurs, le symbole de la “noblesse” du combat entre l’homme et l’animal.
Mais en réalité, l’indulto n’est qu’une mise en scène rare — moins d’un cas sur cent — et souvent tragique : la plupart des taureaux “graciés” meurent de leurs blessures, ou survivent mutilés.
Cette “grâce” n’a jamais effacé la cruauté du spectacle ; elle servait seulement d’alibi moral à une pratique qui repose sur la souffrance. Avec Margé, c’est fini, les aficionados s’assoient sur la dernière illusion d’éthique.
La santé publique balaie la “moralité” pro corrida
L’interdiction de tout indulto pour raisons sanitaires révèle une vérité que les aficionados préfèrent taire :
la corrida n’a pas d’autonomie morale.
Dès que les réalités du monde moderne s’imposent — santé publique, réglementation européenne, traçabilité —, la prétendue “éthique taurine” s’effondre.
Si le respect du taureau dépend de la santé des troupeaux, c’est bien que la bravoure n’a jamais eu de valeur propre.
Le taureau n’est pas un “adversaire”, mais un simple animal d’élevage soumis aux mêmes contraintes administratives que dans un abattoir.
Et surtout : l’indulto n’était qu’une fiction.
Quand il disparaît, la corrida montre son vrai visage : un spectacle de mort sans alternative.
Le double discours des aficionados
Les défenseurs de la corrida affirment depuis toujours qu’il s’agit d’un “combat loyal”, où le taureau peut “gagner sa vie”.
Mais cette décision administrative prouve l’inverse :
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Le sort du taureau est déterminé avant même le combat ;
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La “grâce” devient une option logistique, non un principe éthique ;
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Le discours sur le “respect” de l’animal est vidé de tout sens dès qu’un règlement sanitaire s’applique.
C’est un aveu historique : l’éthique taurine n’existe pas.
Elle s’efface dès que la réalité (sanitaire, juridique, scientifique) entre dans l’arène.
Quand la réalité moderne démonte le mythe
Les raisons invoquées par le ganadero sont les mêmes qui devraient interdire la corrida elle-même :
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Risque de propagation de maladies animales ;
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Absence de contrôle vétérinaire ante mortem ;
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Absence d’abattoir agréé ;
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Impossibilité de certifier la viande consommée après le spectacle.
Autrement dit : la corrida ne respecte ni l’éthique, ni la loi, ni la santé publique.
Et cette interdiction d’indulto, imposée pour “sécurité sanitaire”, en est la preuve éclatante.
Il est temps d’en finir
Cette annonce devrait ouvrir les yeux de tous ceux qui croient encore au mythe du “taureau respecté”.
Derrière les mots de bravoure, il n’y a que souffrance, mise à mort et hypocrisie.
Les temps changent, les règles évoluent, et même les organisateurs doivent désormais admettre que leur tradition ne survit que sous perfusion administrative.
Le moment est venu de mettre fin à cette exception barbare, contraire à toute idée de respect des êtres sensibles.
La santé publique et la morale convergent : la corrida n’a plus sa place dans une société civilisée.
Exigeons :
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L’interdiction définitive des corridas sur tout le territoire français.
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La fin des subventions publiques à la tauromachie.
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Le respect des lois européennes sur l’abattage, la santé animale et la protection des animaux.
La corrida est vouée à disparaitre, elle est indigne de notre humanité, accélérons l’histoire.
CV





