Quito, le 4 mai 2015 – Le réseau international anticorrida (RED), qui comprend plus de 100 organisations de protection animale de différents pays (dont le CRAC Europe), vient de de faire sa première réunion mondiale en Equateur.

Ce réseau est un mouvement global de paix qui recherche l’éradication de la pratique de la corrida dans tous les pays où elle est encore légale. Il est une réponse à l’énorme demande internationale et sociale qui exige la suppression des violences et de la mort d’animaux innocents lors de divertissements tauromachiques.

Les objectifs du réseau international anticorrida sont :

  • informer la société sur la corrida en compilant la documentation existant sur ce qui se passe dans différents pays
  • promouvoir la création de lois pour faire des droits animaux une réalité, y compris ceux utilisés dans des spectacles.
  • créer une plateforme de communication pour toutes les les organisations de protection animale agissant pour la disparition des corridas
  • partager les avancées du combat anticorrida dans les pays où elle est encore légale
  • fournir des conseils spécialisés pour les différentes organisations-membres
  • diffuser la dimension du mouvement anti-corrida global auprès des institutions et des autorités
  • éliminer tout soutien direct ou indirect de la corrida par des fonds publics et encourager le secteur privé à en finir avec la promotion et le financement de cette activité
  • protéger les enfants de la violence physique et mentale associée à la corrida, conformément à la recommandation du Comité des Droits de l’Enfance aux Nations unies lors de son analyse de la situation en Portugal et en Colombie.

Dans ce sens, le RED rejette toute forme de violence, y compris pour obtenir l’abolition de la corrida.

En parallèle de cette présentation, le Forum “Expérience Internationale anticorrida” a eu lieu à l’Assemblée nationale de l’Equateur. Des organisations de protection animale de l’Equateur, le Portugal, la France, la Hollande, l’Espagne, la Colombie, le Venezuela et le Mexique ont partagé les résultats du mouvement anticorrida dans chacun des pays où cette activité est encore légale.

Les principales avancées sont les suivantes :

  • Le rejet croissant de la société envers la cruauté de la corrida, reflété dans chacune des enquêtes menées dans ces pays
  • Le déclin général de la fréquentation du public aux corridas. Par exemple, selon une récente étude Ipsos Mori  en Espagne, seulement 7% des Espagnols vont encore voir au moins une corrida par an.
  • L’association nationale des entrepreneurs de corridas (ANOET) en Espagne a récemment déclaré : “Le monde de la tauromachie est en banqueroute, la fête (fiesta) est finie.”
  • En Espagne, le nombre de corridas a décliné de presque 50% depuis 2007, ce qui ne peut pas être attribué uniquement à la crise puisque plusieurs autres formes de spectacles tels que le cinéma sont en augmentation. Source: Statistiques sur les corridas 2009-13 du ministère de la Culture espagnol 2009-13 .
  • L’abolition de la corrida en Catalogne, seconde région d’Espagne où cela se produit après les îles Canaries.
  • La corrida a été abolie dans les états de Guerrero et Sonora au Mexique.
  • La corrida a été suspendue à Bogota, en Colombie.
  • La majorité des cantons en Equateur ont voté pour l’arrêt des corridas.
  • Le nombre de villes déclarées anticorrida dans les pays où des corridas sont autorisées atteint 126.
  • Plusieurs régions de différents pays ont limité de façon variée l’âge d’accès aux corridas, y compris en Espagne, au Venezuela et en Equateur, un pays où l’âge minimum a été fixé à 16 ans.
  • Pour la première fois au Venezuela, une municipalité a été déclarée anticorrida par son propre maire. C’est le cas de San Felipe, l’épicentre du principal élevage de taureaux de corrida dans le pays.
  • Dans son rapport récent sur le Portugal (2014) et la Colombie (2015), le Comité des Droits de l’Enfance des Nations Unies a exhorté les gouvernements à protéger les enfants de “la violence mentale et physique des corridas”. Des organisations telles qu’Amnesty international ont fait savoir que cette recommandation n’était pas suivie au Portugal.
  • La prestigieuse association de voyage britannique ABTA a demandé à toutes les compagnies de voyage telles que STA Travel d’arrêter d’organiser des voyages à Pampelune et de mettre un terme à la promotion de la corrida envers les touristes.
  • Un nombre croissant d’institutions de protection animale ont déclaré que la corrida ne contribue pas à construire une société moins violente, bien au contraire. Par exemple, plusieurs associations qui combattent les violences se sont positionnées contre ce qu’elles appellent “les violences contre les espèces ». Le maire de Bogota Gustavo Petro a dit que “chaque spectacle, culture, art sur la vie est bienvenu, et pas ceux construits sur la mort d’animaux […] parce que la violence envers les animaux et les gens constitue un mauvais message pour la société colombienne. […] La fin des corridas à Bogota est une leçon importante de paix, parce qu’il n’existe pas de droit de tuer”. De même, l’ombudsman du Venezuela Tarek William Saab a déclaré que la pratique de la corrida est “une atteinte totale aux droits de l’homme, en ce qu’elle peut causer des blessures psychologiques à certaines personnes”.  
  • L’opposition de l’Europe aux subventions publiques à la tauromachie est plus forte que jamais. En 2014, 323 eurodéputés ont voté en faveur de l’abandon des subventions européennes à l’élevage de taureaux de corrida, et 309 ont voté contre.

La présentation du réseau s’est tenue simultanément avec le débat sur la loi organique équatorienne sur le bien-être animale (Ley Orgánica de Bienestar Animal, LOBA), une initiative lancée par un groupe de plus de 25 organisations de protection animale du pays et l’initiative populaire législative à Quito, qui vise à interdire toute forme de corridas et de cirques avec animaux de même que les combats de chiens et de coqs, dans le district métropolitain de Quito, en accord avec la décision adoptée par les citoyens de Quito lors de la consultation nationale du 7 mai 2011.

Dans ce contexte, le réseau international argumente sur le fait que la violence de la corrida est incompatible avec le progrès éthique de la société, qui exige le respect de la nature et des animaux, et plus spécialement le concept du bien-vivre en équilibre avec la nature plutôt que le “mieux-vivre” d’un point de vue anthropocentrique, un concept avec lequel, selon le réseau anticorrida, le peuple de l’Equateur a donné un exemple au monde sur la façon d’orienter les relations entre humains et le reste de la nature, pour un avenir durable de la planète et de ses habitants.

Le réseau veut encourager les institutions publiques en Equateur à suivre la Constitution équatorienne de 2008 qui encourage la participation directe et active des citoyens dans la politique du pays et qui encourage les initiatives comme la LOBA et l’initiative populaire législative de Quito mentionnées plus haut. Ces initiatives sont débattues et traitées en fonction des textes originaux présentés par les citoyens et restent des demandes que les citoyens veulent maintenir intactes tout au long du processus législatif.

Lors du même weekend, le réseau international anticorrida a également discuté de la situation de la corrida dans le monde et développé des stratégies pour obtenir son abolition.

Felipe Oviedo Ogaz, président du Comité de promotion de l’initiative populaire législative (#IniciativaAntitaurina) à Quito et porte-parole du réseau pour l’Equateur, a exprimé son “bonheur absolu” devant la présence de représentants de la cause anticorrida dans son pays et a mis en avant l’intérêt croissant des aspects de protection animale dans le monde, nés par un processus démocratique dans les pays qui exigent un changemnt dans la relation entre les humains et la nature. “Nous sommes à un point de non retour. Si le Conseil de Quito rejette ou modifie notre proposition, nous pouvons appeler à un nouveau referendum sans avoir besoin d’une seule signature de plus.” Il a finalement souligné la solidarité des organisations qui soutiennent l’initiative anticorrida de Quito en rapport avec la LOBA.

Shady Heredia Santos, coordinatrice du groupe de protection animale ADLA, a été enthousiaste sur les progrès mondiaux des droits des animaux, et encourage à prendre en compte les nouveaux modèles de démocratie directe, tels que l’initiative populaire législative, qui bénéficie non seulement aux propositions relatives à la protection animale mais à toute autre proposition citoyenne relative au concept de bien-vivre. Elle a aussi remercié la présence et le soutien de représentants internationaux aux processus locaux que sont la LOBA et l’initiative anticorrida.

“Le réseau a choisi l’Equateur en raison du fait que la Constitution de 2008 et des concepts tels que le bien-vivre ont établi un précédent qui doit être repris par le reste du monde pour tout ce qui concerne les relations entre les humains et la nature” a déclaré Marta Esteban, présidente de la plateforme “La Torture n’est pas une Culture” en Espagne et l’une des porte-paroles du réseau. “Il est maintenant important que cela ne reste pas simplement sur le papier et que des mesures législative soient mises en place pour que tout cela devienne effectif, y compris l’éradication de toute forme de violence sur des animaux, dont les corridas.”

De plus en plus de touristes sont attirés par les possibilités offertes par l’écotourisme en Equateur mais sont désarçonnés par le fait que les corridas y soient toujours légales, ainsi que d’autres formes de violences animales dans le pays” a déclaré Marius Kolff, directeur de l’organisation anticorrida néerlandaise CAS International et l’un des porte-paroles du réseau. “A cet égard, nous encourageons le gouvernement à prendre les mesures législatives nécessaires pour demeurer un exemple global de la relation entre humains et nature.”

Porte-paroles :

Marta Esteban, coordinatrice et porte-parole du réseau, présidente de la plateforme “la torture n’est pas une Culture” (Espagne) marta@latorturanoescultura.org Tel: +34 606300906 Langues: anglais, espagnol, italien, français.
Marius Kolff, coordinateur  et porte-parole du réseau, Directeur de CAS International .
marius@cas-international.org Tel: +31 627023625 Langues: néerlandais, allemand, anglais, espagnol, français.
Sandro Zara, porte-parole du réseau et secrétaire secretary de la plateforme “la torture n’est pas une Culture” (Espagne) sandrozara@gmail.com Tel: +34 637227966 Langues: anglais, espagnol, italien.
Estefanía Pampín, porte-parole du réseau et responsable communication de CAS International. estefania@cas-international.org Tel: +31 646373805 Langues: espagnol, anglais, néerlandais.

Porte-paroles du réseau dans différents pays :

Colombie: Carlos Crespo caalsoya@gmail.com Tel: +57 3005516264
Equateur : Felipe Oviedo Ogaz felipe@diabluma.org Tel : +59 3984686641
Venezuela : Roger Pacheco rogerp@animanaturalis.org Tel: +58 4141481605
Mexique : Lizbeth Muñoz antitauromaquiaslp@hotmail.com Tel: +52 444444477633
Espagne : Marta Esteban marta@latorturanoescultura.com Tel: +34 606300906
Pays-Bas : Marius Kolff marius@cas-international.org Tel: +31 627023625
Pérou : Rita Oyague ritaoyague@hotmail.com Tel: +511 997892966
Allemagne : Martina Szyszka ma2el@j-netz.de  Tel: +49 1704873596
France: Katherine Bourliascos kbourliascos@aol.com
USA: Alexandra Rothlisberger arothlisberger@hsi.org
UK: Shely Brian sbryan@hsi.org <mailto:sbryan@hsi.org>

Plus d’informations : www.redantitaurina.org
Facebook : Network International Anti-Bullfighting / International Anti-Bull
Twitter : RedIntAntiT

 

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