La fragua de Pontonx-sur-l’Adour, initiée par le matador arlésien, Juan Leal, est un « certamen » ou concours de 15 jeunes toreros (novilleros) s’entraînant pendant tout un weekend à tourmenter soit des taurillons, soit des vachettes lors de tientas (tests des animaux, avec légères piques, mais sans mises à mort) ayant eu lieu toute la journée du samedi 27 février, mais aussi dans la matinée du lendemain, dimanche.

Rappelons, à ce titre, qu’avant l’année 2015, le 1er mars exactement, les arènes couvertes de Pontonx n’étaient dédiées qu’aux courses landaises et que la corrida espagnole n’y a fait son entrée que très récemment.

À l’issue de ces deux journées, donc, les quatre finalistes apprentis tueurs avaient l’honneur (ou devrait-on plutôt dire le déshonneur ?) de se confronter à cinq jeunes taureaux de trois ans au moins (novillos), à partir de 16 h. Mais cette fois-ci, selon tout le protocole et le dénouement funeste d’une « corrida de muerte » : c’est-à-dire avec la mise à mort (plus ou moins maladroite, et d’autant plus douloureuse) des cinq victimes animales.

Telle était donc la raison de notre présence dès 13 h 30 sur cette place de la Résistance (parking des anciens combattants) qui fait face à la mairie du village, laquelle, bien que directement voisine des arènes, nous en dissimulait la vue.

Nous fûmes 28 militants à protester contre cette novillada, à l’aide de panneaux manuscrits ou illustrés, de proclamations et de sifflets, tout en nous maintenant le plus près possible de la route où passaient de nombreuses voitures, dont certaines se rendant au « spectacle » sanguinaire.

Du côté des manifestants, il y avait des personnes de tous âges, venues de la baie d’Arcachon, de Bayonne, du Pays basque, de Mont-de-Marsan, de Tartas, mais aussi de Dax et de ses environs.

Du côté des forces de l’ordre, pour assurer la sécurité des lieux, avaient été convoqués 16 gendarmes ainsi que leur colonel et un membre des RT (anciens RG).

Nous n’avons guère pu empêcher le carnage (tel n’était pas notre objectif), mais notre rôle a été pour le moins assuré : celui d’être toujours présents, visibles de la population, et usant de notre droit d’expression citoyenne, pour continuer à clamer haut et fort, autant de temps qu’il le faudra :

« Corrida, BASTA !
Corrida ABOLITION ! »

Nous refuserons toujours la barbarie taurine.

Catherine Désert, MCLAC (Mouvement Citoyen Landes Anti-Corrida)

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