Dans cette sinistre antichambre de la torture et de la mort, les taureaux, innocents mais condamnés, plus d’une cinquantaine parfois, sont parqués avant d’être conduits en camion vers les arènes.

Ces corrals se trouvant tout au bout d’un petit chemin très discret, la première banderole a été placée, sous l’œil de la caméra de France 3 et de l’objectif du photographe du quotidien Sud-Ouest, à l’entrée de cette voie. Quatre policiers, à l’abri dans une voiture de service, nous couvaient également du regard.

Les participants se sont ensuite rendus à environ un kilomètre pour poser la seconde banderole sur un rond-point à grande circulation. Installée aux alentours de 13 heures, elle y est restée jusqu’à environ 18 heures.

Vers 14 heures, une trentaine de personnes se retrouvaient sur la place de la mairie pour écouter les instructions nécessaires à une distribution de tracts dans les rues de la ville. Malgré le mauvais temps, plus de 7 000 tracts ont ainsi été distribués. Près de 3 000 autres le seront dans les jours suivants.

À 16 h 30, plusieurs journalistes se mêlaient aux militants dans la salle de l’Elkartetxe (« La maison commune » en euskara, la langue basque), située dans le « Petit Bayonne », où nous étions accueillis pour la troisième fois par Manex Pagola, ethnologue, musicien et chanteur, signataire de notre manifeste abolitionniste.
Là, Luce Lapin, porte-parole nationale du CRAC Europe, et Jean-Pierre Garrigues, vice-président, dressaient un bilan des très nombreuses actions menées par l’association pendant l’année écoulée afin de tenter de faire désinscrire la corrida de la liste du patrimoine culturel de la France. Ils appelaient aussi à une mobilisation urgente et intense pour obtenir des députés socialistes qu’ils signent la proposition de loi pour l’abolition déposée par Geneviève Gaillard en juillet dernier, afin qu’elle soit présentée et débattue au sein de l’Assemblée nationale. Éliane Pibouleau-Blain, conseillère municipale d’opposition à Bayonne, signataire elle aussi du manifeste abolitionniste du CRAC Europe, dépeignait l’affligeante réalité du comportement du maire, Jean Grenet. Un maire qui trouve normal et même sain de ne pas augmenter le prix des places de corrida pour un public dont il dit lui-même qu’il a de l’argent à dépenser, mais qui, lors de la même réunion du conseil municipal, ne trouve aucune objection à augmenter le prix des cantines et de l’eau ! Un maire qui, de son propre aveu, souhaite faire du prosélytisme taurin auprès des jeunes et qui fait porter le poids du déficit des corridas par le contribuable ! Un maire, enfin, qui entretient sans vergogne sa danseuse sanguinaire avec l’argent de ses administrés en criant haut et fort qu’il en est ainsi et que cela ne se discute pas.
Point final, circulez, y a rien à voir.

Enfin, Bayonne étant la capitale du Pays basque nord (français), les liens entre les abolitionnistes de ce côté de la frontière et ceux de la communauté autonome d’Euskadi doivent être renforcés. C’est pour cette raison que le CRAC Europe a donné la parole à deux militants d’Euskadi, Gregor Romero (à gauche) et Gaizka Esparza (à droite), qui se sont exprimés en espagnol et en basque. Ils ont parlé du cheminement commun entre le parti Vert de la communauté et les associations de défense animale, et ont également dressé le tableau actuel des opportunités politiques de faire basculer la corrida dans le champ de l’interdiction pure et simple. Il semblerait, au vu des déclarations et décisions prises par la toute neuve coalition Bildu (rassemblement des forces basques de gauche) qui a pris le pouvoir dans de grandes villes comme Bilbao ou Saint-Sébastien, que le seul espoir soit de ce côté-là. La nouvelle municipalité de Donostia (Saint-Sébastien) ayant annoncé le retrait de toute aide ou subvention pour la tauromachie, il est intéressant de noter que cette grande ville a été instituée en juin dernier « capitale européenne de la culture ». Comme un signe, comme une lueur d’espoir que « Tortura ez da gure kultura ». Non, vraiment, la torture n’est pas notre culture.
Jenofa Cuisset
Déléguée CRAC Europe
pour la protection de l’enfance pour le Pays basque

Découvrez le tract bayonnais

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Quelques échos dans la presse :

http://www.sudouest.fr/2011/09/05/des-assises-de-la-corrida-490823-716.php

http://www.sudouest.fr/2011/09/05/les-anticorrida-gardent-espoir-dans-l-abolition-490263-642.php

http://www.lejpb.com/paperezkoa/20110906/289086/fr/Les-corridas-declin-a-Bayonne

http://www.gara.net/paperezkoa/20110906/289154/es/Grenet-invita-Bilbo-Donostia-debate-favor-corridas-toros

Le film de l’action :

CRAC EUROPE Journée abolition de la corrida 3… par prodeyris

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