Maître Ludovic Para défend de façon régulière la cause des aficionados, que ce soit dans ses déclarations à la presse ou lors de procédures judiciaires. Avocat de l’Observatoire National des Cultures Taurines, il a actuellement pour cliente Séréna Carone, sculptrice de la statue de Nimeno 2 qui conteste l’utilisation en couverture de « Corrida la honte » de la représentation d’un fait-divers survenu sur la voie publique en 2012. Il est également l’avocat de Léa Vicens qui attaque Jean-Pierre Garrigues en diffamation.

Aussi, lorsqu’il a déclaré publiquement lors de l’audience du 21 juillet au Tribunal de Grande Instance de Marseille que « Corrida la honte est un livre d’informations sur la corrida », cette reconnaissance nous est allée droit au cœur. Impossible d’être plus objectif et plus factuel, surtout venant d’un fin connaisseur de la tauromachie dans tous ses aspects.

Il aurait pu en effet qualifier « Corrida la honte » de vulgaire ouvrage de propagande anticorrida, mais non : il s’agit à ses yeux bel et bien d’information. Nous le remercions sincèrement pour cette déclaration, faite en toute candeur devant des dizaines d’autres avocats qui attendaient leur tour et buvaient ses paroles avec attention (il faut dire que le dossier précédent le nôtre était relatif à une sombre affaire de commerce de moules-frites à Palavas qui était nettement moins passionnante, d’un point de vue sociétal).

En revanche, si je peux me permettre une petite critique à l’égard de Maître Para, c’est d’avoir affirmé sans tressaillir que Madame Carone n’était « ni pour ni contre la corrida » et que donc, si elle attaquait la couverture de « Corrida la honte », ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’un livre dévoilant des informations désagréables sur la tauromachie, mais uniquement parce que cela ne respectait pas ses droits patrimoniaux et d’auteur.

Plus précisément, dans l’assignation reçue par mon éditrice, il est bien expliqué en toute lettres que cette représentation de la statue maculée de faux sang « viole fondamentalement son oeuvre érigée en hommage à un torero ». Un hommage à un torero, c’est ni pour ni contre la corrida ? Et, dans la presse, il a été dit clairement que ce que redoutait Mme Carone, c’est que cette image devienne un symbole anticorrida. Pour quelqu’un qui n’est ni pour ni contre, elle est plutôt très pour. C’est son droit, bien sûr, mais alors pourquoi ne pas vouloir le dire ? En 1994, à l’époque où elle a réalisé cette sculpture, elle ne cachait pourtant pas son admiration :

Le verdict sera rendu le 15 septembre. En attendant, la couverture est toujours autorisée puisqu’elle n’est pas interdite.

Et n’oubliez pas : si vous cherchez des informations sur la corrida, vous les trouverez dans « Corrida la honte ». C’est Maître Para qui vous le dit.

Roger Lahana
Vice-président du CRAC Europe

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