À la suite de l’annonce de l’inscription, vendredi 22 avril, de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français, c’est dans la France tout entière, et non plus, comme nous le déplorions et le combattions déjà, dans les villes et villages dits « de tradition locale », que la barbarie tauromachique peut prétendre sévir. Car, bien que ce soit interdit dans 90 % de notre territoire, et les contrevenants considérés comme de vulgaires voyous encourant deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, on nous rétorquera : « Mais puisque c’est inscrit à notre patrimoine ! » Et la lâcheté de la majorité des élus fera le reste.

Quoi qu’en dise Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, cette inscription, concoctée en catimini, est doublement gravissime. D’une part, nous sommes le seul pays au monde à avoir inscrit des actes de cruauté effectués sur des bovins sur la liste de l’inventaire culturel de notre patrimoine. D’autre part, cette inscription donne le coup d’envoi à l’immortalisation de la corrida au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous demandons instamment sa désinscription du patrimoine français. Le CRAC Europe a parallèlement déposé une plainte contre l’État français afin d’obtenir cette annulation.

La torture n’est pas la culture !

Des personnalités politiques courageuses se sont, elles, engagées afin de faire supprimer l’alinéa 7 de l’article 521.1 du Code pénal, qui autorise, pour chaque corrida, de terribles blessures à l’arme blanche, exercées sur six herbivores dans une petite partie Sud de notre pays, puis leur mise à mort. Muriel Marland-Militello, députée UMP, dépositaire, avec Geneviève Gaillard, députée PS, de la proposition de loi n° 2735, et Roland Povinelli, sénateur PS, dépositaire de la proposition de loi n° 493, toutes deux « visant à punir, sans exception, les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité », soutiennent notre lutte, ainsi qu’Europe Écologie-Les Verts. Nous attendons avec impatience l’inscription légitime de ces propositions de loi à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée nationale.

Le CRAC Europe, Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance (association loi 1908, siège à Strasbourg), à l’origine du collectif Non à la honte française !, qui regroupe 165 associations, françaises et étrangères, continue ses campagnes d’affichage. Nous avons décidé d’élargir notre périmètre et de commencer notre nouveau périple par la Bretagne. À partir de jeudi 16 juin, 35 panneaux 4×3 montreront aux Brestois la réalité de la corrida, afin qu’ils n’en ignorent plus la cruauté et se sentent concernés par notre combat, qui de fait devient le leur, le nôtre. Dans un premier temps, nous les invitons à signer la pétition contre cette inscription inique sur le site www.patrimoine-corrida.fr, et à prendre connaissance de ces affiches qui informent leur ville du danger qui la guette, dans ce xxie siècle qui, paradoxalement, se veut humaniste.

Avis aux politiques : en 2012, les taureaux voteront !

Jean-Pierre Garrigues

Vice-président du CRAC Europe

et animateur du collectif Non à la honte française !

06 75 90 11 93

Luce Lapin

Porte-parole nationale

06 08 30 80 30

Partage

Shares