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Eloge du lapin

Stéphanie HOCHET

          Quel est le rapport entre Bugs Bunny et Le Lièvre de Dürer ? Entre le lapin guerrier, cher à la culture japonaise, et le lapin au pelage immaculé associé, dans la culture occidentale, à la fragilité de la proie ? Quel lien établir entre le lapin symbole de fécondité lié à une sexualité débordante et le symbole de la virginité que représente, dans certaines peintures, un tendre lapin sur les genoux d’une jeune fille ? En d’autres termes, comment un animal peut-il figurer tant d’idées antinomiques ? La réponse tient en un mot : l’homme. En effet, si le lapin n’a pas besoin de l’humain pour être ce qu’il est, ses représentations protéiformes tiennent uniquement à ce que l’homme voit en lui, comment il le perçoit et l’image qu’il s’en fait. C’est ainsi qu’il peut être le lapin blanc qui court après le temps, anxieux et affairé, humanisé par des vêtements mondains – marques de la civilisation – dans Alice au pays des merveilles et, revenons à Dürer, incarner l’absolu de la vie sauvage, à la fois dans la posture et à la fois dans la précision quasi photographique des traits, jusqu’à l’éclat du regard. C’est ce que démontre Stéphanie HOCHET dans un voyage spatio-temporel qui passe en revue les figures incarnées par le petit mammifère. En fine observatrice de l’animal, son ouvrage s’intéresse également au lapin pour ce qu’il est : son caractère, ses mœurs, son univers propre. On découvre un petit compagnon joyeux, joueur, sensible et à l’intelligence vive. Loin de nier la richesse artistique du phénomène animalier à travers le regard de l’homme, l’animal est dans le même temps repositionné à sa juste place, avec ses besoins, sa sensibilité et son droit à vivre indépendamment de tout conditionnement humain. Facile d’accès et pour autant riche en références culturelles, L’Eloge du lapin dresse l’état des lieux du passage du lagomorphe à travers le regard des hommes et des différentes projections dont il a fait l’objet, tout en témoignant d’une connaissance certaine de cet animal avec lequel elle a tissé des liens étroits dans le réel. Le savoir couplé à l’expérience sensible : à coup sûr la combinaison gagnante. Le livre lui-même est donc à l’image de l’animal dont il décrit les mœurs et les différentes représentations : un tissage fait de subtilités et de nuances. En ce sens, n’est-il pas à le reflet du vivant tout autant que de celui de la plasticité de la pensée humaine dans l’espace et le temps ?

C M

Ses livres Eloge du chat et Eloge du Lapin bientôt disponibles sur notre boutique et à la Basta Place de Montpellier 😉

Infos et page évènement ==> ICI <== 

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