Monsieur le Maire,

Il y a deux ans, nous avons brièvement fait connaissance dans les arènes de votre ville, lorsque vous êtes venu prêter main forte aux aficionados s’adonnant au tabassage en règle des militants enchaînés au centre de la piste et qui tentaient d’empêcher la torture à mort de jeunes taureaux.

Alors que nous recevions des coups de poings, de pieds et autres sévices, qu’une jeune fille se retrouvait dénudée et que nous étions tous couverts d’insultes racistes, homophobes… Vous êtes venu au centre de la piste non pas pour calmer vos amis, mais pour les encourager à nous frapper plus violemment encore et prendre quelques photos des victimes.

Demain, dimanche 27 octobre, nous serons beaucoup plus nombreux à venir sur les lieux du lynchage. Cette fois vous avez pris des dispositions pour tenir en cage vos amis aficionados, transformant Rodilhan en une sorte de zoo où seront parqués, derrière d’imposantes grilles, une espèce désormais en voie d’extinction comme le déplore votre gourou André Viard.

Nous viendrons donc voir cette curiosité locale, Rodilhan en état de siège face à la violence sans limite des aficionados, et tenterons de mettre en échec cette boucherie infâme, organisée dans les arènes de votre ville, qui fait honte à l’humanité.

Si Emile Zola a écrit “la corrida n’est ni un art, ni une culture, mais la torture d’une victime désignée avec, autour, des badauds qui regardent”, depuis Rodilhan nous savons que ce n’est pas totalement exact, ceux qui regardent ce “spectacle” pervers ne sont en effet pas des badauds mais bien des salauds qui jouissent de la souffrance et l’agonie d’êtres qui ne sont pas en mesure de s’opposer (taureaux ou pacifiques militants enchaînés)…

En 2011, je me rappelle de cette image terrible des spectateurs assis dans les tribunes des arènes de Rodilhan, poing tendu et pousse baissé pour encourager les aficionados à nous achever. Rassurez-vous, demain nous ne viendrons pas pour nous venger car ce combat nous ne le menons pour nous mais contre la barbarie des corridas.

Bon samedi en attendant.

Christophe Marie
Directeur Bureau Protection Animale
Porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot

Partage

Shares