Affaire de la gendarmerie de Nîmes accueillant une école de tauromachie.

Retrouvez notre précédent article sur ce sujet.

Le colonel Poty apporte un démenti partiel embarrassé qui confirme la collusion entre gendarmes et tauromachie

Nîmes, le 29 janvier 2014 – Le 20 janvier dernier, nous révélions que la gendarmerie mobile de Nîmes prêtait gratuitement son gymnase toutes les semaines au bénéfice du Centre de la Tauromachie de Nîmes (CTN), qui y organise des séances d’entraînement pour des enfants mineurs souhaitant devenir de futurs toreros. Le CTN faisait clairement mention de cette mise à disposition sur son site web officiel.

Le colonel Pierre Poty, contacté par nos soins, vient d’apporter à cette information un démenti partiel embarrassé, puisqu’il confirme la collusion entre gendarmes nîmois et tauromachie (voir courrier en annexe). Il a par ailleurs exigé et obtenu de supprimer sur le site web du CTN (que le colonel nomme alternativement Club Taurin de Nîmes ou Club Taurin Nîmois) la mention que les entraînements des enfants mineurs se tenaient dans les installations sportives de la gendarmerie (voir copies d’écran jointes).

Dans un courrier daté du 22 janvier, le colonel Poty annonce en exergue que nos informations sont erronées. En l’occurrence, ces informations ne sont pas les nôtres, mais celles fournies officiellement par le CTN sur son site web et réitérées par une responsable du CTN lors d’une conversation téléphonique qui a été enregistrée.

Cela étant, le colonel Poty va confirmer l’essentiel des éléments que nous avons révélés dans la suite de sa lettre. Il déclare en effet que « certains membres du CTN sont affiliés au Club Sportif et Artistique de la Gendarmerie de Nîmes qui comprend une section tauromachie créée le 1er septembre 2011 ». C’est à ce titre qu’ils ont accès aux installations sportives de la gendarmerie « à titre gracieux ». Il souligne cependant explicitement que seuls les membres affiliés à la CSAG bénéficient de cette facilité et ajoute : « Le CTN ne bénéficie donc d’aucun accès particulier aux installations de la caserne Soler ».

Les statuts de la CSAG, une association 1901 créée en décembre 1997, précisent en effet que ses membres doivent exclusivement faire partie des « personnels et leur famille de la gendarmerie nationale en résidence dans les unités de la gendarmerie du Gard ».

Il faut donc croire que « certains membres du CTN » ne sont affiliés au CSAG que parce qu’ils sont également gendarmes ou de familles de gendarmes du Gard. Ces circonstances fortuites n’autorisent en rien le CTN en tant qu’association à organiser des entraînements à l’usage de l’ensemble de ses adhérents mineurs dans les locaux de la gendarmerie nîmoise. Les statuts du CTN ne stipulent, en effet, aucune condition pour les élèves d’appartenir à une famille de gendarmes gardois. C’est donc en toute illégalité que ces enfants ont suivi des entraînements depuis des mois, voire des années, dans le gymnase de la gendarmerie mobile de Nîmes.

Reste à vérifier que les entraînements du CTN n’ont effectivement plus lieu dans ce gymnase, comme l’affirme le colonel Poty dans sa lettre du mercredi 22 janvier. Nous voulons croire qu’il mettra tout en œuvre pour s’en assurer.

Quant à la question fondamentale de la neutralité des gendarmes mobiles appelés à assurer la sécurité de spectacles taurins face aux manifestations des opposants à la corrida, elle reste fortement mise en doute puisqu’il est confirmé que la caserne des gendarmes mobiles de Nîmes accueille depuis septembre 2011 une section tauromachie parmi ses activités officielles.

Pour le CRAC Europe

Roger Lahana
Vice-président

Copies d’écran du site officiel du CTN concernant les entraînements

20 janvier 2014

29 janvier 2014

Note : la localisation des arènes pour les entraînements du samedi a également été supprimée.

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