Le descabello : une arme pour masquer l’échec
Peu connue du grand public, l’épée du descabello est pourtant tristement familière aux arènes. Il s’agit d’une lame fine et longue de 75 cm, spécialement conçue pour être plantée derrière la tête du taureau, dans l’objectif de sectionner le bulbe rachidien. En réalité, cette épée n’a rien d’honorable : elle est le symbole d’un échec.
Utilisée lorsque la mise à mort “traditionnelle” — censée être “propre” — est ratée, elle permet de “finir le travail” du tueur (matador) sur un animal encore debout, souvent hagard, agonisant mais lucide.
On pourrait la résumer à une puntilla de 10 cm montée au bout d’une perche, maniée à distance pour limiter les risques du torero ! Oui le toréro n’aime pas prendre de risque, mais seulement faire semblant, on vous l’apprend? (“seulement” 3 décès dans les arènes françaises en + d’un siècle)
C’est une arme de repli, de facilité, que certains aficionados eux-mêmes considèrent comme honteuse, car elle trahit l’incapacité à tuer “dans les règles de l’art”.
Le descabello révèle l’absurdité cruelle d’un spectacle qui prétend à la noblesse, mais s’acharne en réalité sur un être vivant déjà brisé. Loin d’une mise à mort « courageuse », il incarne la lâcheté et la violence froide, maquillée en geste technique. Une arme pour les mauvais, ou pour les peureux. Mais surtout, une arme de trop.
Que provoque vraiment le descabello ?
L’épée du descabello vise à sectionner le bulbe rachidien situé à la base du crâne. C’est la zone qui contrôle la respiration et d’autres fonctions vitales.
❗ Résultat ?
Le taureau est paralysé net (si le coup touche sa cible…) : il s’effondre, incapable de bouger. Mais cela ne signifie pas une mort instantanée.
Le cœur peut continuer de battre pendant plusieurs secondes à plus d’une minute. Et si le cerveau est encore irrigué, une conscience résiduelle peut persister.
Le descabello n’est donc ni une mort propre, ni une garantie d’absence de souffrance. C’est une méthode brutale, incertaine, et souvent répétée plusieurs fois avant de “réussir”.
CV