C’est Sud-Ouest qui a donné les chiffres qui suivent il y a quelques jours. Ils révèlent combien valent les taureaux qui laisseront leur vie lors des « fêtes » de Bayonne cet été, après avoir été torturés pendant vingt minutes chacun.

« Les coûts des toros varient entre 12 000 euros pour le lot de six bêtes d’Antonio Bañuelos dévolu à la novillada avec picadors du 1er septembre, à 63 000 euros pour celui de Joselito, prévu pour la corrida du même jour. Suivent les toros de Fuente Ymbro (54 000 euros le lot), ceux de Dolores Aguirre et Cebada Gago (33 000 euros) et ceux de Los Espartales (24 000 euros), pour la corrida à cheval du 27 août. »

Le conseil municipal de Bayonne a donné son accord pour procéder à ces achats obscènes regroupés sous le vocable de « marché des fournitures de taureaux », pour un montant global de 219 000 € hors taxes. Il faudra ajouter à cela les salaires des toreros et de leurs agents, les frais de publicité et les coûts annexes. Rappelons qu’un matador réputé peut demander jusqu’à 100 000 euros pour se produire dans une arène dite de première catégorie.

Les arènes de Bayonne disposent de 10 500 places et totalisent en moyenne 45 000 entrées lors de la feria annuelle qui se tient dans cette ville de sang. Le prix des places allant de 30 à 100 euros environ, il saute aux yeux que l’équilibre ne peut pas être atteint sans recourir à des subventions, ce qui a été le cas lors des précédentes éditions (y compris l’an dernier quand Afflelou a déclaré retirer la sienne de 500 000 euros mais pour l’affecter à d’autres animations, ce qui a permis à la Mairie de récupérer autant pour les corridas).

De fait, l’action conjuguée de la désaffection généralisée du public pour les corridas et de l’explosion des coûts tels que ceux mentionnés ci-dessus a conduit Bayonne à connaître un déficit de 400 000 euros en 2011. La municipalité n’a, en théorie, aucune marge de manœuvre puisqu’elle vit déjà très au-dessus de ses moyens : son bilan fait apparaître un endettement supérieur de 142% aux autres villes de taille comparable en France, un « privilège » qu’elle partage avec 73% des villes taurines françaises.

A titre de comparaison, Arles, commune encore plus endettée et qui dispose d’une plus grande capacité (13 500 places pour 56 000 entrées en moyenne par saison ces dernières années), a connu une feria totalement loupée côté arènes puisqu’elles sont restées aux trois-quarts vides à plusieurs reprises, comme toutes les autres villes taurines depuis le début de l’année. En revanche, les taureaux, eux, ont tous succombé – même dans les arènes les plus désertées, les corridas se sont tenues pour justifier le versement des défraiements et des subventions.

Le microcosme tauromachique est en chute libre partout. Plus que jamais, il faut accentuer nos actions pour mettre fin à ses exactions indignes et barbares, qui n’intéressent plus qu’une poignée de fanatiques aux abois.

Figurez-vous, à ce sujet, que dimanche dernier à Béziers, le président de l’école taurine locale était tellement paniqué à l’idée qu’une action anti-corrida d’envergure vienne perturber la célébration du dixième anniversaire de son petit business que ce paranoïaque a fait mobiliser la police municipale pour protéger rien moins que tout le tour des arènes.

En vain, puisque rien ne s’est passé. Tout ça parce qu’à la suite d’un reportage complaisant consacré par TF1 à son école de sévices, des militants anti-corrida ont inondé les responsables et les élèves de messages désagréables. Hé oui, il est fini le temps où ils pouvaient commettre leurs horreurs et leurs magouilles en toute tranquillité. Ça aussi, c’est le prix de la torture, celui que nous, les anti-corrida, faisons payer à ces barbares que nous ne lâcherons plus tant que nous n’aurons pas obtenu l’abolition.

« Toute la semaine, ils ont agressé les jeunes sur internet. Certains leur ont même souhaité qu’ils se prennent un coup de corne. C’est minable de dire ça à des enfants » a pleurniché ce pauvre président dans le Midi Libre.

Et apprendre à ces enfants à massacrer des dizaines de veaux pendant des années de formation à la torture animale, c’est quoi ? Atroce ? Barbare ? Dégueulasse ? Ignoble ? Effroyablement cynique ? Innommable de perversité et de cruauté ?

Inutile de choisir, ne rayez aucune de ces mentions, toutes les réponses sont correctes. Il faut en finir avec cette horreur.

L’abolition de la corrida est à portée de main ! Tous à Alès les 11 et 12 mai prochains pour le dire haut et fort !

Retrouvez ce billet sur le blog d’Anna Galore.

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