- Question écrite n° 18970 de M. Roland Povinelli (Bouches-du-Rhône – SOC) publiée dans le JO Sénat du 16/06/2011 – page 1565

M. Roland Povinelli attire l’attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l’annonce faite par un ancien matador, improvisé porte-parole du Gouvernement, le 22 avril dernier, de la décision, prise en janvier et occultée jusque-là, par une commission administrative dite « indépendante », composée pour majorité de personnes favorables à la corrida, d’inscrire la tauromachie au patrimoine culturel de la France. Cette annonce a suscité une profonde émotion au sein de l’opinion publique. Le ministère de la culture a ainsi fait de la France le premier pays au monde à associer une tradition barbare à la préservation de notre patrimoine, à l’heure même où le Parlement de Catalogne espagnole l’a abolie voici déjà presque un an, le 28 juillet 2010.

Une majorité de Français est choquée de constater que ce ministère puisse cautionner le spectacle d’un animal torturé à mort dans une arène. Il rappelle que cette pratique est considérée comme un délit sur 90 % du territoire, qu’elle n’est autorisée que lorsqu’est constatée une tradition locale ininterrompue. La corrida ne peut donc, en aucun cas, faire partie de notre patrimoine culturel national. Il s’agit en réalité d’une décision totalement arbitraire et prise dans des conditions très obscures, sans concertation ni transparence.

Même si le ministère affirme que cette résolution « n’a pas d’autre valeur que d’appartenir à un inventaire », il n’en demeure pas moins qu’au-delà de cette publicité offerte à cette pratique d’un autre temps, aucun débat national sur ce sujet portant pourtant à polémique n’a encore vu le jour en France. Sur un autre plan, les conséquences financières, car il y en aura, c’est indéniable, seront à la charge des contribuables, puisque le monde taurin pourra recevoir des subventions de l’État même. Le ministère a minimisé cette résolution, alors qu’elle est éminemment utile aux fervents partisans de la torture tauromachique pour l’obtention d’un classement de la corrida au patrimoine immatériel de l’Unesco.

En conséquence, il lui demande s’il a l’intention, devant l’indignation suscitée par cette décision, de retirer la corrida de cet inventaire et de moderniser en profondeur la procédure d’inscription au patrimoine culturel, en permettant, notamment, aux représentants du peuple siégeant dans les commissions de la culture des deux assemblées, de rendre un avis sur l’inscription proposée.

En attente de réponse du Ministère de la culture et de la communication

- Question écrite n° 19236 de Mme Catherine Deroche (Maine-et-Loire – UMP) publiée dans le JO Sénat du 30/06/2011 – page 1687

Mme Catherine Deroche attire l’attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la récente inscription de la corrida dans l’inventaire culturel des biens immatériels du patrimoine français. Elle souhaite plus particulièrement se faire le relais des nombreuses personnes et associations qui ont été particulièrement choquées par cette décision et l’absence de transparence qui l’a précédée. En effet, ce n’est que le 22 avril 2011 que cette inscription a été annoncée sans qu’aucune communication ne précède cette annonce. Alors même que la corrida suscite une hostilité de plus en plus grande au sein de l’opinion publique, que des villes, des régions étrangères, voire même des pays, où la corrida est ou était pourtant pratiquée, ont interdit cette pratique ou s’interrogent ouvertement sur sa suppression, il semble pour le moins curieux que la France décide de l’inscrire à l’inventaire culturel des biens immatériels de son patrimoine. Elle lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les intentions du Gouvernement quant au retrait de la corrida de la liste concernée.

En attente de réponse du Ministère de la culture et de la communication

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