Article du Midi Libre du 26 Juin 2019

Béziers : en difficulté, l’école taurine lance un appel à l’aide

Entre des échecs événementiels, des soucis internes et des batailles juridiques, l’école taurine de Béziers souffre.

Le rendez-vous a été pour le moins compliqué. Il n’a pas attiré les foules. Au mois de mai, l’école taurine de Béziers a organisé un gala dans les arènes.

Des 15 ans boudés

Ce rendez-vous, organisé tous les ans, permet aux élèves de s’entraîner, mais aussi à l’école de renflouer ses comptes et de faire un peu de trésorerie. Sauf que depuis quelque temps, ces événements sont difficiles. Celui de l’année dernière avait déjà été compliqué, même s’il marquait les 15 ans de l’école. “L’an dernier, pour les quinze ans, le public n’a pas forcément répondu, reconnaît Didier Bresson, le président de l’école. Malgré une entrée à 15 € on a eu un peu de perte. Ce n’est pas la première fois, c’était déjà arrivé, mais là, au mois de mai, pour le gala 2019, nous n’avons fait que 1 200 € de recettes.”

Résultat, sur l’événement, l’école a perdu 13 000 €. Un sacré coup dur pour la structure, qui a un budget de 90 000 € à l’année. La structure, qui forme les futurs toreros, a notamment, ces dernières années permis l’éclosion de deux matadors de toros, Tomas Cerqueira et Cayetano Ortiz, mais aussi de trois novilleros avec picador, Dorian Dejean, Sofianito et Carlos Olsina.

À la recherche de sponsors

La structure est un pilier de la tauromachie biterroise pour produire de nouveaux talents et développer la culture taurine chez les jeunes. En plus de la souffrance auprès du public, qui répond présent lors de la Feria, mais qui, lors des galas organisés directement par l’école, a du mal à se déplacer, elle a aussi dû engager des frais importants pour se défendre lors des procès engagés par les anti-taurins.

“On a aussi les frais des professeurs qui ont augmenté récemment, s’agace Didier Bresson. Ils ont pris deux voitures au lieu de partir ensemble.”

Alors le président a décidé de mettre en sommeil quelques mois l’école, le temps de rétablir la situation. “Nous allons assurer les ferias de Boujan et de Béziers, mais pour ce qui se fait ailleurs, c’est compliqué”, détaille-t-il. Car si la Ville de Béziers finance chaque année, grâce à une subvention de 30 000 € environ un tiers du budget annuel, pour le reste, la recherche de sponsors est compliquée. “Nous n’avons pas le même statut que les clubs de sports ou autres associations, rappelle le président. Les sponsors ne peuvent pas déduire une partie de leurs dons des impôts.” Ce qui complique encore la donne pour trouver des partenaires.

Alors l’école va remettre toutes ses finances à plat dans les prochains mois, et se réorganiser. Elle ne devrait d’ailleurs ne garder qu’un seul professeur, pour réduire les coûts. Et lance un appel aux sponsors prêts à l’aider. Il en va sans doute de l’avenir de la corrida biterroise.

Ces coûteux procès des anticorridas

Les finances de l’école taurine de Béziers ont été lourdement impactées par les attaques en justice du Crac, une association anticorrida. Celle-ci se bat, depuis quelques années, pour « faire interdire les écoles de tauromachie de Nîmes, Béziers et Arles pour les mineurs ». Déboutée en première instance à Montpellier en 2016, elle a également perdu son appel au printemps à Marseille. Et vient de se pourvoir en cassation. Et même si l’école de Béziers a gagné à chaque fois, elle doit se défendre. Et donc engendrer des frais. “À chaque fois, il faut prendre un avocat, rappelle Didier Bresson. Pour l’appel, on a eu une participation de l’Union des villes taurines de France, mais nous avons encore dû débourser 2 500 €. Pour la cassation, cela va nous coûter environ 5 000 €.”
Des attaques qui enfoncent encore plus l’école biterroise.

GUILHEM RICHAUD (AVEC S. G.)

 

 

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