Les provocations des amateurs de torture

Le petit monde de la barbarie des arènes parle de respect, et nous présente comme des provocateurs.
Mais de quel côté est la provocation ? Le fait que la statue d’un tortionnaire d’animaux trône sur la place publique, ce n’est pas une provocation majeure pour les 75 % de Français abolitionnistes, qui sont également majoritaires dans le Gard ?

Inscrire la corrida au patrimoine culturel immatériel français en janvier dernier, que l’annonce en soit faite par un chroniqueur taurin en avril 2011, ce n’est pas de l’hyperprovocation ?

Celles et ceux qui aiment voir des animaux se faire torturer à mort sous couvert de tradition se croient tout permis, et notre existence même, celle des abolitionnistes, leur est insupportable, car elle leur renvoie une image insoutenable : la leur. On les comprend !

Le 17 septembre dernier, le CLAM, Comité de libération des animaux de Montpellier, et le CRAC Europe, Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance, manifestaient pacifiquement au pied de la statue du tortionnaire Nimeño II.

Les maniaques de la corrida qui renversent en permanence les valeurs parlent dans les colonnes du Midi Libre du 21 octobre d’une « profanation » de notre part.

Une banderole tenue devant une statue est une profanation ?

Depuis quand ? Qui est sorti des arènes le 17 septembre en hurlant des insultes avec la ferme intention d’en découdre ? Les aficionados, ivres de haine et de sang versé, celui des trois premiers taureaux déjà massacrés. Si la police n’avait pas été là pour nous protéger, les événements de Rodilhan auraient déjà eu lieu devant la statue de Nimeño II, c’est certain.

De quel côté est donc la violence ? À Rodilhan, la preuve a été faite, sans aucune équivoque.

Ultime provocation, avec la complicité des élus qui en perdront peut-être leur mandat lors des prochaines échéances : un pèlerinage devant cette fameuse statue. Quelle indignité ! Après le lynchage de Rodilhan, les aficionados n’ont même pas l’intelligence et la décence de se faire discrets. Quelle honte ! Ils respectent la statue d’un tortionnaire mort, mais ils tabassent, insultent et torturent des pacifistes (un militant a reçu de manière volontaire un jet d’eau sous pression d’une lance à incendie dans l’oreille, deux militantes ont subi des attouchements sexuels) sans états d’âme, devant des élus goguenards, voire actifs, pour aider les agresseurs, et une foule demandant la mort.

Il est beau, le « Peuple du Taureau » !

C’est vrai qu’ils ont aussi beaucoup de « respect » pour le taureau qu’ils torturent à mort pendant vingt minutes…

3ème veau masscré à Rodilhan, l’épée retirée pour la quatrième fois a transpercé tout son corps, mais ils ont recommencé


Y a-t-il un psychiatre dans la salle ?

Jean-Pierre Garrigues
Vice-président du CRAC Europe
pour la protection de l’enfance

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