Chère Madame, cher Monsieur,

Vous avez sans doute subi quelques désagréments le dimanche 27 octobre 2013 dans la mesure où 750 militants abolitionnistes manifestaient dans votre village mis en état de siège par la volonté de votre maire, Serge Reder. Qui sommes-nous et pourquoi avons-nous sacrifié ce jour de repos, au milieu des vacances de Toussaint, à nous faire gazer, à recevoir des tirs de flashballs et des grenades assourdissantes ?

Nous sommes des citoyens qui tout comme vous, nous l’espérons, souhaitent contribuer à supprimer le plus tôt possible une violence gratuite, une torture insupportable pour le plaisir d’un tout petit nombre : la corrida. Contrairement à ce que véhiculent certains médias, nous sommes pacifistes. D’ailleurs en ce 27 octobre qui sont les victimes à Rodilhan : les veaux massacrés dans les arènes et des militants blessés par les forces de l’ordre. Pas un seul aficionado, comme à chacune de nos interventions. Nous ne sommes pas des « hooligans » mais bien des citoyens de tous les âges, de toutes les classes sociales qui demandent le respect de la démocratie. Pourquoi le maire n’organise-t-il pas un référendum à Rodilhan pour savoir ce que souhaite la majorité des habitants ? Pourquoi les quelques parlementaires aficionados de droite et de gauche empêchent-ils qu’un débat démocratique ait enfin lieu à l’Assemblée Nationale ou au Sénat ? De quoi ont-ils donc peur ?

Le 8 octobre 2011, 60 militants anticorrida sautaient dans les arènes de Rodilhan pour empêcher le massacre de veaux par des adolescents dans le cadre de la finale de « graine de tortionnaires » qui se tenait dans votre village (des écoles de tauromachie où des enfants apprennent à torturer des veaux… Quelle éducation…). 30 autres militants déployaient des banderoles dans les gradins. Résultat : les aficionados ont montré leur vrai visage, celui de l’hyperviolence.

http://www.youtube.com/watch?v=X_dP8_73KPM

Les militants ont été lynchés par une foule déchaînée, faisant de Rodilhan un petit village de la honte. Serge Reder, votre maire, a été entendu par les gendarmes, il a lui-même participé aux exactions, il a incité à la haine en haranguant nos agresseurs. Après deux ans d’enquête, après des dizaines d’auditions, 28 de nos agresseurs ont été identifiés. Les gendarmes viennent de boucler leur enquête en octobre 2013. Début 2014, un procès sans précédent s’annonce au tribunal de Nîmes. Serge Reder sera dans le box des accusés. Aurait-il eu l’intelligence de se faire discret à quelques mois de ce procès qui sera celui de la tauromachie ? Non, bien entendu, car ce personnage frustre ne veut faire que ce qui lui plaît. Avec votre argent bien entendu. Car la commune devra rembourser à l’Etat près de 50 000 euros pour avoir mis à la disposition du maire un déploiement de forces de l’ordre totalement disproportionné.

En 2014, nous espérons que Serge Reder perdra les élections et que son successeur aura la sagesse de ne plus continuer les séances de torture à ciel ouvert dans ce village qui n’a pas mérité cela (pour rappel, la corrida est considérée par le code pénal comme des « sévices graves et des actes de cruauté » sur animaux et n’est tolérée que dans 11 départements du sud de la France). Nous savons que de nombreux Rodilhanais ont bien compris que c’est le maire qui a pris la population en otage dans cette affaire, rendant le coeur du village inaccessible sans aucune concertation avec les habitants et les commerçants. Certains parmi vous nous ont contactés afin de créer un collectif contre ce maire qui ne respecte ni les animaux, ni ses concitoyens. En remplissant le coupon ci-dessous, nous vous proposons de servir de relais afin de mettre en relation les Rodilhanais qui souhaitent agir. Nous pouvons par ailleurs mettre nos juristes à la disposition de ce futur collectif de « Rodilhanais en colère ». En 2008, c’est la corrida qui a fait perdre les élections à Gilles Brocquère, maire de Fenouillet à côté de Toulouse, qui avait imposé la corrida à ses administrés. Tout est donc possible si vous le souhaitez. Nous sommes prêts à vous aider. Et nous sommes prêts à revenir beaucoup plus nombreux en 2014 si le massacre des veaux continue dans votre village. Cette barbarie d’un autre âge doit absolument cesser, comme c’est déjà le cas en Catalogne espagnole, ou sur 40% du territoire équatorien par référendum. En France, la démocratie est en panne, ce qui nous oblige à manifester.

Pour les associations partenaires,

Animaux en Péril,
Jean-Marc Montegnies

CRAC Europe,
Jean-Pierre Garrigues

Fondation Brigitte Bardot,
Christophe Marie

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