Pérols : deux candidats s’opposent clairement au retour des corridas
(La corrida et la connerie auraient été un pléonasme?)
Source de cet article: L’Agglorieuse juillet 2025
Patrick Pasquier et Richard Chauvet — ce second que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises — sont à ce jour les deux seuls candidats déclarés pour affronter le maire aficionado de Pérols aux prochaines élections municipales.
Tous deux affichent une opposition ferme au retour des corridas dans la commune.
Ils ont également annoncé vouloir mettre un terme immédiatement à la procédure d’appel engagée par l’actuel maire, Jean-Pierre Rico, dont le but est d’autoriser à nouveau des mises à mort de taureaux dans les arènes municipales après 20 ans d’interruption (Rappel: le CRAC Europe avec son avocate Hélène Thouy avaient réussit à faire interdire ce retour par le Tribunal Administratif de Montpellier en 2024).
Une initiative qui va à l’encontre de la volonté largement exprimée par les habitants de Pérols et l’ensemble des Français, opposés aujourd’hui à ces spectacles sanglants et d’un autre temps.
Face à cette contestation, Jean-Pierre Rico tente de se justifier en expliquant qu’il ne fait que répondre à une demande du Club taurin local, et que ce retour de la corrida ne coûterait “rien” aux contribuables.
Une déclaration pour le moins audacieuse… et très contestable.
Aurait-il toujours sur son téléphone les photos des 6 premières victimes qu’il aime montrer à ses “meilleurs amis” qui nous ont contacté dans ce dossier ?
Subventions publiques : la réalité derrière les discours
Si cette promesse d’une corrida « gratuite pour les contribuables » se confirmait, ce serait une première en France !
Mais les faits, eux, sont têtus : partout où des corridas sont encore organisées, elles sont systématiquement soutenues par des financements publics, que ce soit de manière directe ou déguisée/indirectes.
La Cour Régionale des Comptes l’avait déjà pointé du doigt il y a une dizaine d’années à Palavas-les-Flots, alors que la ville finançait encore deux corridas par an (jusqu’en 2016). À l’époque, la mairie versait une enveloppe budgétaire au Club taurin local — votée en conseil municipal — sans que l’usage précis de cette somme ne soit détaillé : financement des corridas ? des lâchers de taureaux dans les rues ? de la course camarguaise ? de la paella ? impossible à savoir.
En 2016, l’arrêt des corridas a mis les choses au clair : 80 000 euros d’économies immédiates sur le budget municipal, sans aucune modification des autres festivités, notamment la Feria de la Mer.
En ce début d’année 2025, la Cour régionale des comptes a de nouveau enquêté sur le financement des corridas dans le sud-est de la France. Verdict sans appel : aucune ville ne les organise sans soutien public, qu’il s’agisse de subventions directes, de prêts d’arènes ou de personnel, ou encore d’achats de billets pour les offrir ensuite. La presse a largement relayé ces conclusions le mois dernier.
Des pratiques contournées mais bien réelles
À Mauguio, commune voisine, la mairie affirme ne pas financer la novillada (corrida avec mise à mort de jeunes taureaux) organisée pendant la Romería. Pourtant, la collectivité fait la promotion active de l’événement, prête gratuitement les arènes et achète des places, qu’elle peine ensuite à redistribuer. En 2025, malgré ces efforts, les tribunes ont présents des parties clairsemés ou vides, malgré aussi des tarifs fortement réduits.
Le CRAC Europe reste vigilant
Au CRAC Europe, nous ne sommes pas dupes. Si la corrida ou les novilladas devaient faire leur retour à Pérols, elles seraient forcément aidées et/ou subventionnées, directement ou indirectement, via des enveloppes budgétaires globales, des moyens municipaux, ou des faveurs logistiques.
La corrida est une pratique cruelle, archaïque, et de plus en plus rejetée par la société. Elle est condamnée à disparaître, quoi qu’en disent ses derniers défenseurs. Il est temps de cesser cet acharnement thérapeutique à coups de subventions publiques. L’argent public doit servir à construire l’avenir, pas à maintenir en vie les vestiges violents du passé.
L’Agglorieuse juillet 2025
CV