Le Rotary International est une organisation mondiale respectée, reconnue pour son engagement humanitaire : éradication de la poliomyélite, accès à l’eau potable, soutien à l’éducation et à la santé. Ses valeurs officielles – service, intégrité, respect, fraternité – en font un acteur crédible de la solidarité internationale.

C’est pourquoi l’initiative locale de certains membres du Rotary en Arles interpelle : à l’occasion de la Feria du Riz, ils proposent pour la première fois aux spectateurs des corridas des coussins à vendre “pour conjuguer confort et solidarité”. Les bénéfices doivent soutenir une association, mais l’action soulève une question majeure : peut-on promouvoir une bonne cause en s’associant à une pratique qui repose sur la souffrance animale ?

La corrida est depuis longtemps au cœur des controverses. Si certains la défendent comme tradition culturelle, elle n’en reste pas moins une mise à mort publique, dont la cruauté choque une majorité croissante de citoyens. En améliorant le confort des spectateurs, cette opération du Rotary en Arles contribue à normaliser, voire légitimer, un spectacle violent.

Il ne s’agit pas de nier la sincérité des intentions solidaires, mais d’interroger leur cohérence. Est-il acceptable d’utiliser un prétexte caritatif pour s’inscrire dans un cadre contraire aux principes de respect et d’éthique ? L’image du Rotary, construite sur des décennies de service à la collectivité, ne mérite-elle pas mieux que d’être associée à la banalisation de la violence ?

La solidarité est une valeur précieuse. Elle mérite d’être mise en œuvre dans des actions qui rassemblent, qui soulagent et qui élèvent. Les clubs Rotary, partout dans le monde, savent innover pour collecter des fonds sans renoncer à leurs idéaux. À Arles, une réflexion s’impose : quand l’éthique et la cohérence vacillent, la crédibilité d’une organisation est en jeu.

complice de cruauté sur les animaux – 1

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