Depuis quatre ans, nous attendons impatiemment que la justice se prononce sur le lynchage qu’ont fait subir des aficionados à des militants pacifistes, qui avaient sauté puis s’étaient enchaînés dans l’arène de Rodilhan (Gard) le 8 octobre 2011. Cette action anticorrida, à l’initiative du CRAC Europe, en partenariat avec Animaux en Péril et Droits des Animaux, rejoints ensuite par d’autres associations, avait pour objectif d’empêcher la finale de « Graines de toreros », tournoi où de jeunes apprentis toreros, sortis des écoles taurines, se « font la main » à l’arme blanche sur de jeunes taureaux, qu’ils torturent avant d’exécuter, plus ou moins « habilement » (et plutôt moins que plus…).

Jeudi 14 et vendredi 15 janvier 2016 aura enfin lieu, au tribunal correctionnel de Nîmes, le procès que nous attendons tous depuis quatre ans : que la justice passe et sanctionne lourdement les seuls coupables. Ceux qui ont roué de coups de poing et de pied, à la tête et dans le dos, traîné par les cheveux, aspergé à la lance d’arrosage des hommes et des femmes enchaînés, sans défense, allant même jusqu’à arracher un soutien-gorge et l’exhiber, en trophée… Pour 30 agresseurs identifiés, seulement 18 convoqués — dont le maire de Rodilhan, Serge Reder, et un torero  —, pour 70 plaintes déposées (fractures, attouchements sexuels…), une quarantaine de retenues. Jean-Pierre Garrigues, notre président, est, lui, poursuivi pour « manifestation non déclarée ».

Le CRAC Europe souhaite organiser avec toutes les associations qui le souhaitent, devant le tribunal et aux abords des arènes, deux jours de manifestations unitaires, silencieuses et pacifistes, montrant les victimes se faisant frapper sans résister, afin d’informer les passants de ce qu’il s’est réellement passé (photos, DVD de Jérôme Lescure, banderoles…), sans ambiguïté aucune. Une grande banderole sera déployée, sur laquelle figurera le logo des associations qui auront souhaité participer à ces actions. Si vous êtes intéressés, veuillez nous le faire savoir le plus vite possible, et nous envoyer votre logo. D’autre part, nous souhaitons que le plus de monde possible soit sur place les deux jours.

Nous reviendrons ensuite vers vous pour vous proposer textes et visuels que nous aurons sélectionnés.

Il est évidemment capital que nous soyons le plus nombreux possible durant ces deux dates d’un procès que nous espérons historique, afin de témoigner notre solidarité aux militants blessés, gravement voire très gravement pour certains. Nous comptons sur les adhérents et les sympathisants des associations de protection animale afin que la haine et la violence qui caractérisent le monde de la tauromachie soient enfin dévoilées au grand jour.

Plus que jamais, votre soutien et votre présence, chers partenaires, sont essentiels ces 14 et 15 janvier pour notre lutte commune. Faisons de 2016 leur année, celle des taureaux, qui n’ont pas choisi de subir le supplice des arènes, et celle des chevaux, exposés malgré eux à un danger qui peut s’avérer mortel.

Roger Lahana                                         Luce Lapin
Vice-président                      Directrice de campagne

Pour tout contact : torito@sfr.fr

 

 

Informations complémentaires:

De nombreux militants se posent la question légitime du risque de voir tout rassemblement interdit les 14 et 15 janvier 2016 en raison de l’état d’urgence et plus généralement dans les mois à venir. Le préfet peut tout à fait utiliser ce prétexte pour nous interdire de manifester tant que cet état d’urgence sera en vigueur. Pour autant, il n’est pas question en ce qui nous concerne de renoncer à toute action de terrain pour continuer à nous opposer à la tenue de séances de torture animale ou pour montrer notre soutien aux victimes humaines de la violence des aficionados comme les 14 et 15 janvier prochains à Nîmes.
Dans ce dernier cas, de très nombreuses personnes engagées dans le combat anticorrida et qui attendent cela depuis plus de quatre ans ont prévu de venir assister aux audiences. De toute évidence, la salle où se déroulera le procès sera rapidement complète. Celles et ceux qui ne pourront rentrer attendront dehors, comme n’importe quel citoyen a le droit de le faire. Il ne s’agira pas d’une manifestation mais d’un rassemblement aussi prévisible qu’inévitable, que nous appelons à rester silencieux et statique afin de ne pas troubler le déroulement du procès.
Il sera de la responsabilité des autorités d’autoriser ou d’interdire nos appels à mobilisation. Il est de la nôtre d’exprimer nos convictions par des actions pacifiques. Partout, d’autres voix s’élèvent pour réclamer le respect des droits démocratiques les plus élémentaires. Nous planifierons nos actions comme à l’accoutumée et nous les déclarerons en préfecture dans les délais prévus par la loi. Plus que jamais, nous restons mobilisés et déterminés.

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