TOUS A RODILHAN LE 5 OCTOBRE 2014 !

Cela va faire trois ans jour pour jour que le lynchage de Rodilhan a eu lieu. Bien que l’instruction soit bouclée depuis près d’un an, toujours aucun procès en vue. C’est inacceptable et scandaleux. Une action citoyenne a été lancée sur Facebook pour appeler à revenir manifester à Rodilhan le 5 octobre 2014, à l’occasion d’un nouveau spectacle de torture animale organisé par le maire de cette commune devenue un symbole de notre combat.

Le CRAC Europe soutient cette action citoyenne et appelle un maximum de personnes à y participer.

Attention, des événements bidons ont également été créés par des irresponsables qui contactent ensuite les participants pour les informer que cette manifestation est un leurre et que personne ne doit venir ; les vrais militants anti-corrida apprécieront.

Nous devons être les plus nombreux possible à venir protester, non seulement contre la corrida qui se tiendra ce jour-là mais aussi contre le déni de justice que nous subissons depuis trois ans.

Pour rappel, le 8 octobre 2011, 70 manifestants anti-corrida pacifiques et enchaînés se sont fait lyncher par une trentaine d’aficionados dans l’arène de Rodilhan pour avoir voulu empêcher le massacre de jeunes veaux. Des violences ahurissantes ont été commises, à coups de pieds, de poings, de lance à incendie. Des femmes ont subi des agressions sexuelles, ont été traînées sur le sable tirées par les cheveux. Sans parler des insultes les plus ordurières…

Tout a été filmé par plusieurs militants postés sur les gradins ou descendus sur le sable pendant le passage à tabac. La quasi totalité des agresseurs ont été identifiés grâce aux vidéos, ont été confrontés aux images les montrant en pleine action, ont reconnu les faits. Ils font l’objet de 70 plaintes. Trois ans plus tard, rien. Silence radio.

Quand un leader anti-corrida traite des aficionados de sadiques, pervers ou barbares – des qualificatifs qui découlent pourtant directement de la définition pénale de la corrida – il se retrouve devant un tribunal sept mois plus tard. Et quand il est mis en garde à vue pour utilisation d’un mégaphone lors d’une autre manifestation, il a la date de son procès avant même de quitter les locaux de la gendarmerie.

Quand, à Maubourguet, des aficionados traitent des anti-corrida de putes, pouffiasses, enculés, salopes, connards, quand ils font de l’incitation au viol – “baissez-lui son pantalon, on est là pour s’amuser” -, quand ils font de l’incitation au meurtre – “lâchez les taureaux sur eux”, “jetez-les à la rivière”, “coupez-lui les mains” -, quand ils tabassent un manifestant en lui causant des fractures multiples et le rouent de coups de pied en lui crachant dessus alors qu’il s’est effondré au sol, quand ils cognent à coups de barre de fer un militant qui quitte l’arène et se retrouve aux urgences avec une fracture du crâne, quand ils tabassent une jeune femme sous prétexte qu’elle veut s’interposer parce que d’autres aficionados frappent d’autres femmes à coups de manche de râteau, ils sont félicités par un histrion pathétique pour leur “tenue exemplaire” et leur “sens des responsabilités”. Et pour tous les militants qui ont déposé plainte, peut-on au moins espérer que la justice bougera aussi vite pour eux qu’elle n’a bougé contre nous ?

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Quand 70 anti-corrida ont été frappés, insultés, menacés de mort lors des exactions de Rodilhan en 2011 et qu’ils ont déposé plainte, l’enquête a été confiée à un seul homme, un adjudant d’un village voisin, sans aucun moyen technique, qui a mis plus de deux ans avec l’aide du CRAC Europe pour identifier et convoquer tous les auteurs des voies de fait. La procureure de Nîmes a reçu l’ensemble des dossiers et a bouclé son instruction fin 2013. Depuis, aucune date pour le procès. Rien.

Quand des anti-corrida font une manifestation autorisée à Rodilhan en 2013, des barrières dignes d’un bagne sont dressées, 260 gendarmes et CRS sont déployés, les numéros d’immatriculation de toutes les voitures des manifestants sont relevés, des dizaines de gendarmes sont mobilisés pour retrouver les conducteurs et leurs passagers, des dizaines de manifestants sont convoqués dans les semaines qui suivent par la police, fichés et photographiés, constituant ainsi un fichier utilisé désormais lors de chaque nouvelle corrida pour filtrer en toute illégalité les spectateurs munis de leur billet. La CNIL a été saisie ; bougera-t-elle plus vite qu’un magistrat nîmois censé dire le droit même quand ce sont des aficionados qui sont sur le banc des accusés ou qu’une procureure dacquoise remarquablement prompte à réprimer tout anti-corrida qui passe dans sa juridiction pour avoir utilisé le mot “sadique” ? (Elle vient fort heureusement d’être mutée à Paris, où elle est partie avec ses banderilles et sa cape d’El Cordobès).

Le 5 octobre prochain, tous les citoyens anti-corrida qui le peuvent doivent se retrouver à Rodilhan. L’an dernier, la mobilisation avait conduit le maire à mettre son village en état de siège pour la plus grande fureur de ses habitants. Ils ont pourtant réélu le même maire au premier tour en mars 2014. Ce dernier a donc, avec sa morgue habituelle, programmé à nouveau une novillada dans quelques jours, comme chaque année.

Nous considérons qu’il s’agit là d’une provocation inacceptable, alors que les lyncheurs de 2011, parfaitement connus, courent toujours sans avoir été jugés et seront peut-être présents en toute impunité à pérorer sur les lieux mêmes de leurs exactions. Les violences de Maubourguet il y a quelques semaines montrent que celles de Rodilhan en 2011 n’étaient pas un dérapage, mais bien la nature profonde des aficionados. Normal pour des gens qui se régalent de la souffrance infligée à des victimes captives et qui jouissent en voyant leur sang couler.

Le maire va-t-il à nouveau faire monter des barrières de deux mètres de haut dans toutes les rues conduisant aux arènes ? Si nous sommes 750 comme l’an dernier, le préfet mobilisera-t-il à nouveau 260 gendarmes et CRS pour nous charger et nous gazer, alors que nous n’aurons pour seule arme que nos voix ? Et si nous sommes 1000 inscrits sur l’événement Facebook, combien y aura-t-il de policiers, d’hélicoptères, de véhicules anti-émeute ? Et si nous sommes 2000 ? Et si nous sommes 3000 ?

Le premier ministre, honteux de son aficion au point de ne plus vouloir être vu à une corrida, va-t-il à nouveau décréter un plan Vigipirate de niveau 3 pour interdire le port de sifflets ? Est-ce que cette novillada, qui n’a attiré l’an dernier que 200 abrutis, vaudra ce que l’Etat ou la commune devront dépenser pour la maintenir ? Est-ce que l’Etat ou la commune sont prêts à payer également le coût médiatique d’un déploiement de forces de l’ordre et de scènes de guerre civile dignes d’une dictature, tout cela pour empêcher des manifestants non violents de dire non à un spectacle de torture ?

Il faut dire non à cette nouvelle provocation, non à cette barbarie insupportable en pleine déconfiture, non à cette arène, pustule nauséabonde qui accueille tous les ans des massacres abominables pour une poignée de pervers à la dérive.

TOUS A RODILHAN LE 5 OCTOBRE 2014 !

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