soutenue par le CRAC Europe, Landes Anticorrida et One Voice

LA CORRIDA PORTUGAISE :
LA SOUFFRANCE EN PUBLIC
LA MORT VIOLENTE EN PRIVÉ

Nous sommes cinq taureaux, morts sous la torture à Cazaubon.

Les chevaux des toréros-bourreaux, non caparaçonnés, ont risqué leur vie dans ce massacre organisé.

Ils sont plusieurs manifestants, venus s’insurger contre notre martyre et s’opposer à notre fin tragique hors de vue du public.

Nous sommes cinq herbivores, notre race fut créée par l’homme pour se jouer cruellement de nous en amusant des spectateurs.

Ils sont une quinzaine de militants, face aux arènes, dénonçant le mensonge, l’hypocrisie et la rage de la corrida portugaise.

Nous sommes cinq victimes désignées venues de Camargue dans le Gers pour subir les coups d’un cavalier. Il nous blesse profondément en nous plantant dans le dos les farpas (banderilles à double harpon) qui pénètrent nos chairs et nous affaiblissent. Arrivent ensuite les huit forcados : hommes se plaçant en file indienne face à chaque au taureau. Le premier forcado s’accroche entre les cornes du taureau, les suivants s’accrochent d’un bras au précédent et de l’autre bras prennent le taureau blessé et épuisé à bras-le-corps, alternativement à droite et à gauche, le cinquième s’accrochant à la queue pour l’immobiliser.

Et, pour finir, les taureaux sont abattus sauvagement au toril ou souvent laissés à l’agonie, à l’abri du regard des spectateurs !

Nous avons été balancés au bout du crochet de l’élévateur nous déposant ensuite sur le plateau de la camionnette de la commune, ce corbillard nous emmenant en boucherie, une bâche en linceul…

Les manifestants, indignés de nos douleurs, sont déterminés et ne lâcheront jamais rien, jusqu’à l’abolition de la corrida, pour sauver nos vies.

Rencontre avec des gendarmes pas conciliants

Pour faire des photos confirmant bien la mort des taureaux lors de la corrida portugaise de Cazaubon, je suis allée au plus près du toril, les barrières étant ouvertes. Trois gendarmes m’ont barré aussitôt le passage, invoquant l’interdiction à toutes personnes d’être présentes. Je leur ai fait remarquer que les barrières étaient ouvertes et qu’aucun panneau n’en interdisait l’entrée. Le chef invoqua un arrêté municipal. Je lui répondis que l’arrêté en question n’était pas affiché sur les barrières. Il rétorqua que l’arrêté était affiché en mairie !!!

« Pratique de se rendre à la mairie pour lire le ou les arrêté(s) nous permettant ou pas de se déplacer sur la commune ! »

Légèrement agacé par ma réponse, il m’intima de reculer de 4 mètres jusqu’à la barrière. Je lui expliquais que je n’avais aucune mauvaise intention mais que je voulais seulement prendre quelques photos du taureau sortant mort du toril afin de dénoncer le mensonge lié à la « non mise à mort » des corridas portugaises et que, de cet endroit, j’avais un bon angle de prise de vue. J’en avais pour 3 minutes et même à coup de “s’il vous plait” il ne céda pas, restant focalisé sur ces dizaines de centimètres tellement importantes pour lui.

Ma collègue arriva, faisant diversion sans le vouloir, en lui invoquant notre droit à être là, du coup je reculais de 2 mètres seulement pour “voler” quelques clichés.

La dépouille du taureau fut posée et bâchée sur le plateau de la camionnette. Le véhicule démarra et ma collègue s’étant garée à proximité, on le suivit.

À peine 2 kms plus loin on arrivait à un endroit où étaient garées des voitures de la poste et, au bout un espace très large, attendait un autre élévateur et un camion frigorifique. On s’arrêta et j’ouvris la fenêtre pour faire d’autres photos quand quatre gendarmes arrivèrent vers nous, certainement prévenus par ceux des arènes. Un jeune gendarme s’approcha de moi, nous demandant de partir sans politesse.

Je lui expliquais poliment que rien sur place n’indiquait une interdiction au public, que je demandais simplement 1 minute pour faire des photos sans sortir de la voiture. Il se planta devant la portière me cachant (exprès certainement) la dépouille du taureau transféré dans le camion. À peine poli et sans respect il nous imposa de partir.

Il n’y avait aucun danger à être à 20 mètres de l’élévateur !

Alors c’est notre présence ou les photos qui les ont tellement dérangés ?

Lisa Lou
déléguée CRAC Europe 40/64

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