Je tiens tout d’abord à remercier tous les militants qui ont répondu présent à l’appel du CRAC Europe et du collectif EHBAC, Euskal Herria Bayonne Anti Corrida, de l’association Vénus et d’Acta, ainsi que ceux qui n’ont pu nous rejoindre mais nous ont soutenus par leurs messages d’encouragements. Il y a tant à faire dans la protection de nos sans-voix ! Remercier le courage, la détermination des personnes qui nous ont accompagnés pour dénoncer ces sévices graves de cruauté. Il n’était pas évident d’être en taureaux humains, pour ce happening sur la place de l’hôtel-de-ville, puis de défiler en sang dans les rues de Bayonne pour crier notre indignation face à cette barbarie d’un autre temps.

Il y avait le même jour un défilé goyesque de taurins qui nous ont empêchés de faire notre second happening, qui devait se tenir devant le monument aux morts. Les taurins se préparaient et devaient passer devant nous sur leur calèche afin d’accéder aux arènes pour voir couler le sang. Ils prenaient tout leur temps afin que les tensions montent, alors qu’il n’avait pas été prévu assez de forces de police pour le bon déroulement de cette journée.

Nous avons donc été bloqués plus d’une heure, parce qu’ici c’est le groupe taurin qui décide. C’est grâce à un appel à la sous-préfète et à l’insistance des RG de les faire avancer que avons pu repartir, et les deux fourgons de police avancer. Nous avons pu continuer à suivre ce fameux cortège grotesque — pardon, goyesque.

Il y avait, d’un côté, des taurins qui nous filmaient, nous faisaient des gestes courtois avec leurs doigts, leurs bras, et, de l’autre, des Bayonnais et des touristes qui nous applaudissaient.

Nous remarquons de plus en plus que le formatage sur Bayonne à bâillonner les Bayonnais prend fin, ce temps est révolu, les bâillons sont retirés et ils nous rejoignent de plus en plus pour la protection de tous les êtres sensibles, qui leur semble juste. Nous avons été très touchés par leurs applaudissements, leurs mercis, leurs soutiens. Surpris des touristes qui, étonnés, nous ont formulé qu’à ce niveau-là la France a du mal à évoluer. Quand l’argent dirige, il est très difficile de faire évoluer la compassion. Mais nous y arriverons, nous sommes tous sur le chemin de l’abolition.

Nous n’avons pas été surpris de la violence de certains aficionados. Nous remercions les forces de police, qui, en étant très peu, ont dû encadrer cette manifestation.

Ce fut un bel happening, et une autre belle manifestation anticorrida, pour rappeler à tous que ne rien dire, ne rien faire, c’est cautionner la perversité de certains êtres humains qui n’ont que trop utilisé l’animal pour leurs propres intérêts, l’argent.

Bayonne a fait fort depuis le début de la saison, autant en massacre de taureaux qu’en dépenses inondant de publicités et d’incitations à aller voir ces actes de cruautés, édulcorés comme étant très festifs, afin de nous rappeler la venue de toreros et d’une torera comme des stars à Bayonne.

Nous, nous pensons que tout cet argent gaspillé pourrait être utilisé pour des causes plus justes et plus humaines. Nous le rappelons, nous sommes pour nos fêtes, mais contre ce formatage à trouver logique de tuer et de faire souffrir de la sorte, sous des rires pervers. Nous n’avons pas pu les sauver, mais nous étions là, 140 au début de notre manifestation, 120 lors de notre marche. Merci aux nombreux Bayonnais, en voiture et en moto, qui nous donnaient des informations.

Arrivés enfin à proximité des arènes, nous nous attendions à avoir un dispositif plus important de policiers, ce qui n’était pas le cas, et nous a amenés à monter sur le véhicule sono afin d’avoir une vue d’ensemble sur les trois rues. Cette année, les aficionados passaient par toutes les rues pour remonter jusqu’à nous en direction des arènes. C’est grâce au commandant que la sécurité pour tous a pu être respectée.

Lors de ces passages d’aficionados, ce qui nous aura le plus choqués n’est pas les fesses de certains, les insultes ou des doigts levés, mais de voir tous ces enfants conduits vers les arènes, qui dénaturent l’enfance.

Le retour fut plus calme, sous des musiques funèbres et le réconfort des Bayonnais et des touristes nous applaudissant. Merci à vous, et, pour finir sur une note d’élan de compassion intense, un saut dans l’arène était effectué par Vegan Strike Groupe. À chacun ses héros, les nôtres ne portent pas d’habits goyesques ou de lumière. C’est la lumière qui les habille.

Nous aurons l’abolition, elle est en marche grâce à vous, militants et citoyens, qui dénoncez sans relâche cette cruauté.

Un grand merci à vous toutes et  tous.

Carole Saldain
Déléguée du CRAC Europe pour les Pyrénées-Atlantiques et les Landes

Collectif EHBAC

 

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