Le 2 juillet au matin, nous nous retrouvons à 14 militants, sous la bannière du CRAC Europe pour tenir un stand sur la place du marché d’Aix-les-Bains, en plein centre ville, bien motivés pour dénoncer la barbarie des arènes que tant de gens ignorent.

Nous avons rendez-vous à 8 h. En effet, en tant qu’association, nous devons attendre que tous les maraîchers soient placés pour installer notre matériel. Nous découvrons avec joie que l’emplacement qui nous est réservé est spacieux et très bien situé ! Très vite, les personnes chargées de la gestion du marché nous accueillent et nous aident dans notre installation avec énormément de gentillesse et en affichant ouvertement leur sympathie pour notre mouvement.

Un monsieur se présente, d’une grande amabilité, il nous dit être conseiller municipal et très investi dans la Protection Animale. Il nous confirme l’engagement de Monsieur le Maire, Dominique Dord, dans la lutte contre la corrida et nous fait part de sa satisfaction à nous savoir ici. S’il a le temps, il passera nous saluer !

Nous avons prévu de tracter dans les allées du marché puis de diriger les gens vers notre stand pour les informer et les inviter à signer la pétition mais également de ponctuer notre action d’intermèdes ayant un impact visuel fort sur les passants. Ainsi, à plusieurs reprises, nous nous alignons immobiles et en silence en tenant les panneaux portant les lettres géantes “ABOLITION”. Les gens s’arrêtent, intrigués, graves, semblant figés eux aussi dans une interrogation… Une autre fois, Thierry se coiffe de son masque de taureau et nous improvisons une petite mise en scène théâtralisée qui attire l’attention.

Le tractage dans les allées du marché est assez décevant, beaucoup de personnes refusant le tract ou nous ignorant avec hauteur, agressifs parfois: “Vous n’avez donc rien d’autre à faire ?” ou “Moi, je suis contre la pauvreté !”.
Sans compter les sempiternels arguments des “traditions”, des “abattoirs”, “il y a bien plus grave”, quand ce n’est pas “moi j’aime ça” ou encore “et puis le taureau, il est fait pour ça !”… Dans cette petite ville de Savoie, il y aurait donc tant d’aficionados ? Ou simplement tant de gens indifférents à la souffrance et centrés sur eux-mêmes ?
Nous avons peine à le croire.

Mais non ! D’autres personnes de tous âges prennent le tract, s’écrient “Oh, quelle horreur !”, “Bien sûr qu’il faut l’interdire !” Et la personne promet de rejoindre le stand: “Ah oui, bien sûr que je vais signer !”

Alors on se remet à croire en l’humain !

Notre stand est près de l’une des sorties par où les gens passent après leurs courses. Il attire les regards. Il y a les photos terribles accrochées sur les panneaux. Sur le téléviseur défilent les images atroces. Le joli taurillon trottine, le regard éperdu, il saigne déjà. Beaucoup ne “veulent pas voir”. Alors on leur explique que c’est pour cela que nous sommes là, pour dénoncer cette horreur et on leur parle de tout ce qu’ils ignorent, les maltraitances inouïes infligées aux taureaux “avant” et aux chevaux.

Beaucoup sont sensibles à la souffrance des chevaux, d’autres plus terre-à terre, sont sensibles à l’argument des impôts et des sommes colossales qui, des communes jusqu’à l’Europe, sont versées pour maintenir cette pratique abjecte. A chacun son point de sensibilité, mais qu’importe !

Nous parlons de l’Espagne qui “avance” sur le chemin de l’abolition bien plus vite que nous, de l’interdiction du taureau de la Vega grâce à la mobilisation extraordinaire des Espagnols, “on est bien en retard chez nous”, disent-ils ! Nous leur parlons des écoles taurines, écoles de la honte, que bien sûr ils ignorent. Nous leur parlons du CRAC Europe, de nos actions, de la grande manifestation unitaire de Mont-de-Marsan.

Sur l’écran le taurillon vacille et vomit son sang. L’assassin d’opérette se trémousse. La personne signe notre manifeste, puis repart en nous disant merci, en nous disant qu’il faut continuer…

A 12 h 30, c’est la fin du marché, il faut commencer à remballer. Certains sont un peu fatigués, ils se sont levés très tôt car ils viennent de loin et parfois ils ont fait la nuit d’avant une “nuit debout devant les abattoirs”. Toutes les causes se rejoignent. Et nous sommes heureux d’être portés par les mêmes valeurs et unis par notre amitié de militants.

Nous remercions très vivement le personnel de la Mairie pour son accueil chaleureux et sa collaboration.

Un grand merci à tous les militants qui ont participé à cette belle action ! Merci à Bernard, Patricia,Jacques, Florence, Dominique, Coralie, Dan,Chloé, Sarah, Thierry, Sébastien, Sébastien, Fanny, pardon si j’en oublie !

Nous avons récolté près de 200 signatures et vendu quelques articles de la boutique.

Françoise Luvini

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